Hollande "chantre des idées les plus à droite" de sa famille pour Hamon
Benoît Hamon, candidat à la primaire de la gauche, pointe dans une interview à la revue Charles "l'identité libérale" de François Hollande, l'accusant de s'être fait "le chantre, au gouvernement, des idées les plus à droite de sa famille politique".
"L'identité libérale de François Hollande et d'une partie de la gauche n'est pas nouvelle. On assiste simplement à un coming out spectaculaire. François Hollande s'est fait le chantre, au gouvernement, des idées les plus à droite de sa famille politique", analyse M. Hamon.
"Lucide sur ce que voulaient les électeurs de gauche, il avait mené une tout autre campagne. Ce que lui reprochent ses électeurs est d'avoir dissimulé ses intentions réelles", ajoute-t-il.
Selon M. Hamon, il n'y a plus de véritables différences entre les politiques menées par la droite et la gauche.
"Sur les déficits ou le code du travail, ces gens ne se distinguent pas sur l'objectif -baisser les déficits, allonger la durée du travail-, mais sur le rythme des réformes (...) Sous Hollande comme sous Sarkozy, il a fallu permettre aux entreprises de licencier plus facilement pour qu'elles embauchent plus facilement".
Pour le député des Yvelines, François Hollande, qui avait eu le soutien de la CGT à la présidentielle, a désormais pour "partenaire principal" le Medef, "et personne n'ignore qu'il est le double inspirateur des lois Macron et El Khomri".
Le député lâche aussi ses coups contre le Premier ministre. "Aujourd'hui, dans la bouche de Manuel Valls, la question identitaire est plus importante que la question sociale. Aucun homme de gauche ne pense naturellement ainsi. Hollande, lui, s'y rattache par souci de ne pas contrarier l'opinion (...) Il laisse faire", dit M. Hamon, qui pointe "une dérive" et un "écroulement de la gauche".
"Elle n'arrive plus à penser ni la question sociale, ni son rapport à l'argent. Cette gauche ne gouverne plus selon les intérêts des plus modestes", déplore-t-il.