L'Iran ne veut pas le voir, mais le pays a un vrai problème avec l'alcool
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![L'Iran ne veut pas le voir, mais le pays a un vrai problème avec l'alcool](https://www.slate.fr/sites/default/files/styles/1090x/public/alcooliran.jpg)
Téhéran (Iran)
Le bruit de la circulation et la chaleur étouffante de la journée ont laissé place à un étonnant silence et une rafraîchissante petite brise. À bord de son taxi Peugeot jaune un poil désuet, Atash s’est presque assoupi à un feu rouge. L’homme roule lentement. Il bafouille quelques mots en persan, tenant à justifier l’interminable trajet: il est perdu mais, surtout, totalement bourré. Des cas comme lui, le gouvernement iranien en recense des milliers tous les ans. Une étude sur l’alcoolémie au volant réalisée en 2012 à Téhéran par la police locale faisait état d’un conducteur sur cinq ivre au volant.
À l’été 2012, Esmaïl Ahmadi Moghadam, chef de la police de l’époque, soutenait que l’Iran, ce pays où la consommation d'alcool est interdite, comptait 200.000 personnes souffrant d’alcoolisme et plus d’un million de buveurs réguliers. Pourtant, ces statistiques semblent bien en deçà de la réalité. Au pays des mollahs, on se saoule à domicile, on confectionne son propre alcool dans l’intimité d’une salle de bains et on appelle un Saghi (dealer d’alcool) en cas de besoin majeur pour une fête underground. Principaux consommateurs, les jeunes Iraniens manquent d’informations et l’interdiction stricte aggrave le phénomène. Selon un rapport de l’OMS publié en 2010, parmi les 4% d’Iraniens de plus de 15 ans ayant consommé de l’alcool dans les douze derniers mois, ceux-ci ont bu ... Lire la suite