«On sentait que même les vivants faisaient semblant d'être morts pour ne pas attirer l'attention»
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Chacun d'entre nous a l'impression de connaître de manière précise et détaillée le déroulement des attentats du 13 novembre 2015, à Saint-Denis puis Paris. Mais loin des travaux journalistiques habituels, des recompositions et des grands récits, la commission d'enquête parlementaire chargée d'examiner le déroulement des attentats et la réponse des autorités policières, militaires, administratives et sanitaires a réuni un matériau extraordinaire qui a nourri le très volumineux rapport qu'elle a publié le 5 juillet dernier.
Toutes les parties prenantes, des victimes aux ministres en exercice, ont été entendus lors d'auditions en public ou à huis clos. Les témoignages sont très précis et ne font l'impasse sur aucun détail. Ce compte-rendu presque clinique permet de mieux comprendre comment –du point de vue des autorités– ont été perçus les faits, quelles ont été les réponses, comment le courage ou la folie d'un seul ont pu avoir des conséquences remarquables. Il met en valeur de manière criante les différences de perception, les visions parfois discordantes et surtout l'ampleur de l'événement. Lors d'une audition, Pierre Carli, médecin-chef du Samu de Paris, rappelle qu'une simulation d'attentat avait été organisée le matin même et ajoute «La suite, vous la connaissez»: justement, cette suite, à lire dans leur intégralité tous ces témoignages, on a parfois l'impression de la redécouvrir ou de mieux la comprendre.
Pour ... Lire la suite