Kirghizstan: victoire du oui au référendum sur une réforme constitutionnelle
Le électeurs du Kirghizstan se sont majoritairement prononcés dimanche lors d'un référendum en faveur d'une réforme constitutionnelle critiquée, visant à renforcer les pouvoirs du Premier ministre et à ne reconnaître le mariage qu'entre "un homme et une femme".
Selon les premiers résultats de la consultation dans cette ex-république d'Asie centrale, 79,67% des électeurs ont dit oui à cette réforme soutenue par le président kirghiz, Almazbek Atambaïev.
Seuls 40% des électeurs se sont toutefois rendus aux urnes selon la commission électorale kirghiz, un faible chiffre qui n'empêche pas le référendum d'être validé.
Cette réforme est très critiquée par l'opposition. Celle-ci redoute que M. Atambaïev, qui n'a pas le droit de se représenter à l'élection présidentielle en 2017 mais pourrait devenir Premier ministre, ne cherche ainsi à rester au pouvoir après son départ de la présidence.
Le président, dont le Parti social-démocrate du Kirghizstan (SDPK) était arrivé en tête des élections législatives de 2015, a toutefois jusqu'ici assuré qu'il n'avait pas l'intention de devenir Premier ministre après la fin de son mandat.
Ce résultat signifie que le Premier ministre, actuellement Sooronbaï Jeebekov, aura désormais davantage de pouvoir en matière budgétaire et n'aura plus besoin du feu vert du président ou du parlement pour nommer ou démettre des ministres.
Un autre amendement particulièrement critiqué par le Conseil de l'Europe définit désormais le mariage comme un contrat "entre un homme et une femme", plutôt qu'"entre deux personnes", comme précédemment.
Le Kirghizstan, république à majorité musulmane de six millions d'habitants, a vécu deux révolutions en 25 ans d'indépendance, avec la chute du chef de l'Etat en place en 2005 puis 2010, ainsi que de nombreux épisodes de violences ethniques.
Depuis l'arrivée pacifique au pouvoir de M. Atambaïev en 2011, le pays s'est rapproché de la Russie, où travaillent des centaines de milliers de kirghiz.