Cette appli qui connecte les seniors et ceux qui peuvent faire leurs courses devrait intéresser tout le monde
ÉCONOMIE - Faire ses courses sans se déplacer. C'est un rêve pour certains, pour d'autres, c'est une obligation. La startup Bip Pop (prononcer Bipop) lance mercredi 14 décembre une application sur Android et Apple pour mettre en relation les personnes âgées et tous ceux qui ne peuvent se déplacer, avec les particuliers prêts à rendre service. A ses débuts au printemps, la plateforme n'était disponible que sur Internet.
Si elle a été pensée pour les seniors et les personnes à mobilité réduite, cette appli pourrait aussi intéresser... tout le monde. Vous avez besoin d'une baguette, mais ne pouvez sortir de chez vous pour une raison qui vous appartient? Vous envoyez votre message sur Bip Pop, qui géolocalise les personnes qui sont dans votre boulangerie ou dans les environs. Celles-ci reçoivent l'alerte et y répondent en temps réel. Cela vous coûtera 1 euro de plus que le prix de la baguette. Pour des livraisons plus complexes, il faut compter 3,60 euros de frais. Contre 5 euros chez Carrefour Market, si la commande est inférieure à 140 euros. Ou 8 euros chez Monoprix, pour un montant total de 50 euros minimum.
L'observation de sa grand-mère
L'idée est née chez Anne Guenand, la fondatrice de Bip Pop, grâce à sa grand-mère. "Elle vivait à la campagne et sortait de chez elle deux fois par jour, raconte-t-elle au HuffPost. En fonction du son du moteur, elle prenait avec elle ses clés ou son porte monnaie, car elle savait si c'était le facteur ou le boulanger. D'avoir été active dans son environnement, lui a permis de vivre centenaire. C'est la perte de ses sens, l'ouïe et la vue, qui a marqué le début de sa perte d'autonomie."
Alors, Anne Guenand veut redynamiser les liens entre les vieux et les jeunes, en faisant des courses un moyen de se parler. Enseignant-chercheur à l'université de Technologie de Compiègne, elle mène des études sur l'amélioration en entreprise de l'expérience utilisateur.
A 30 ans, elle se fait livrer par une femme de 73 ans
D'après ses constations entamées dans l'Oise, et appelées à s'étendre à toute la France, mercredi 14 décembre, l'application s'adresse autant aux personnes âgées qu'aux plus jeunes qui sont simplement empêchées. "Parmi nos utilisateurs, je me souviens de M. Guetta, 75 ans, qui est à l'aise sur Internet. Il souffre de micro-syncopes cardiaques, ce qui l'empêche de conduire. Alors il utilise le "drive" de son supermarché, commande ses produits en ligne, et se fait livrer par un étudiant de sa résidence, pour 3,60 euros."
A l'inverse, cette jeune femme de 30 ans, qui ne conduit pas et qui vient d'accoucher de son 2e enfant. Elle s'est fait livrer par une grand-mère de 73 ans qui avait besoin d'arrondir ses fins de mois. Il faut tout de même compter 10 livraisons pour que la somme commence à devenir intéressante.
La fin de la livraison par les supermarchés?
Anne Guenand part du principe que les supermarchés ne pourront pas éternellement faire des livraisons. "Le coût est trop important, ils le répercutent sur les produits, ce qui entame leur compétitivité", explique-t-elle. "Ceux qui livrent gratuitement imposent de nombreuses contraintes, comme le fait de devoir acheter un montant minimum de fruits frais ou de surgelés. A la fin, on se retrouve avec un ticket beaucoup plus cher que celui présenté au départ. Nous, nous proposons un service économique et solidaire qui va alléger la charge des entreprises et le quotidien des personnes empêchées."
La livraison par les super et hypermarchés a encore de beaux jours devant elle, mais cette petite révolution économique et solidaire commence à faire son chemin.
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