La réponse de l'agence Laforêt à son annonce immobilière raciste
RACISME - Propriétaire recherche locataire, mais attention: "nationalité française obligatoire, pas de Noir". Cette annonce raciste a été publiée sur Twitter le 25 novembre dernier, après une visite. Contactée par franceinfo, l'agence Laforêt des Lilas, en charge du bien, se défend en évoquant un acte isolé.
C'est en visitant un bien à Levallois-Perret que Moustapha a découvert l'annonce, placardée dans la salle de bain. "J'étais assez choqué, j'ai demandé des explications à l'agent immobilier. Il y avait des personnes noires qui visitaient l'appartement", explique-t-il. Mais l'agent en charge de la visite lui répond que "ce n'est pas de sa faute, ni de son ressort".
Moustapha publie alors l'annonce sur Twitter, interpellant l'agence Laforêt, ainsi que SOS Racisme et le Défenseur des droits.
Bjr @Laforet_france "Pas de noir" c'est quel genre de critères?@SOS_Racisme @Defenseurdroits, est-ce légal..?J'ai un doute...#Discrimination pic.twitter.com/cWu2dCCKGt
— Mous_bm (@mous_bm) 25 novembre 2016
Son message reste sans réponse publique jusqu'à ce lundi 26 décembre, où il relance les principaux intéressés.
Tjrs pas de retours de @Laforet_france @s_assbague @widadk @LallaKhr @NassiraELM
— Mous_bm (@mous_bm) 26 décembre 2016
Que peut-on faire contre ça ?
Contactée par franceinfo, Laurent Balestra, responsable de l'agence, explique avoir été "au courant de cette histoire", mais renvoie vers une "collaboratrice qui ne fait plus partie de l'entreprise." C'est "sur injonction de la propriétaire qui est raciste" que l'agent "naïve et mal formée (...), a retranscrit sans savoir."
Le responsable qui se dit "outré", rappelle la politique de l'entreprise. "Lorsque les propriétaires sont racistes, je donne comme directive à mes employés de ne pas prendre les dossiers". "On est aux Lilas, dans le 93, on ne peut pas se permettre ça (d'être raciste)", conclut-il.
Ce n'est pas la première fois que des cas de discriminations dans la recherche de logements sont constatés. En 2013, un agent immobilier avait été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à 2000 euros d'amende, pour discrimination envers une femme au nom de famille à consonance étrangère.
Les jeunes en recherche de logement sont souvent victimes de ces agissements. Sur son site, le Centre d'information et de documentation jeunesse rappelle d'ailleurs que si les propriétaires ont "le dernier mot" dans le choix des candidats, ils "ne peuvent refuser de louer à un candidat locataire pour des motifs liés à son âge, sa sexualité, sa couleur de peau", et ce, qu'il s'agisse de bailleurs publics ou privés.
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