Anis Amri a été filmé à Bruxelles après l'attentat de Berlin
ATTENTAT DE BERLIN - Le parcours d'Anis Amri avant d'être abattu par la police à Milan se précise encore. Le jihadiste tunisien, auteur de l'attaque au camion-bélier qui a fait 12 morts sur un marché de Noël le Berlin, est bien passé par Bruxelles avant de rejoindre Lyon puis l'Italie en provenance d'Amsterdam.
C'est ce que confirme ce mercredi 4 janvier le parquet fédéral belge, après l'examen d'images de vidéosurveillance prises à la gare de Bruxelles-Nord. Le jeune homme y est passé "le 21 décembre 2016, vers 19 heures, en provenance d'Amsterdam", a indiqué la justice. Il a été identifié par la police fédérale des chemins de fer de Bruxelles.
L'auteur de l'attentat de Berlin, Anis #Amri, est passé par la gare de Bruxelles-Nord le 21 Décembre. Il venait d'Amsterdam. (Parquet) pic.twitter.com/zLDTEaqCUO
— Arnaud Tousch (@nanotousch) 4 janvier 2017
Ce mercredi, on a par ailleurs appris que les autorités suisses enquêtaient sur de possibles liens entre Anis Amri et un homme non identifié. L'enquête pénale a été ouverte "sur des informations provenant de l'étranger", rapporte la version suisse de 20minutes. Anis Amri aurait vécu jusqu'à deux semaines en Suisse en mai 2015 avant de rejoindre l'Allemagne, avait affirmé l'un de ses frères il y a quelques jours.
Un Tunisien de 26 ans intéresse l'Allemagne
En Allemagne, les enquêteurs s'intéressent de près à un Tunisien de 26 ans avec lequel Anis Amri a dîné la veille de l'attentat dans un restaurant de Berlin et qui a été placé en détention dans le cadre d'une autre affaire.
Les deux hommes, qui se connaissaient depuis un an environ, "ont discuté de manière très intensive", a dit la porte-parole du Parquet fédéral allemand.
"De là nous avons eu le soupçon que ce Tunisien de 26 ans pourrait avoir été associé (à l'attaque) ou au moins avoir eu connaissance du projet d'attentat d'Anis Amri", a ajouté Frauke Köhler, précisant cependant que les éléments étaient à l'heure actuelle insuffisants pour justifier une procédure à son encontre.
L'homme, hébergé dans le foyer de demandeurs d'asile perquisitionné mardi, a été placé en détention provisoire pour une fraude présumée aux prestations sociales. En 2015, il avait fait l'objet d'une enquête, abandonnée ensuite faute d'éléments, car il était soupçonné de chercher à se procurer des explosifs.
Le Parquet fédéral allemand, compétent en matière de terrorisme, a également annoncé qu'une perquisition avait eu lieu dans un appartement de Berlin où logeait un ancien colocataire de l'auteur présumé de l'attentat.
Les Pays-Bas ont "un tableau clair" de ses déplacements
Par ailleurs, si l'enquête internationale a réussi à préciser la semaine dernière que Amri a transité au cours de sa cavale par les Pays-Bas, la France et l'Italie, en empruntant cars et trains, la police allemande n'a toujours pas pu déterminer par quelle voie il a quitté l'Allemagne.
Les enquêteurs allemands savent cependant que peu après l'attentat, Anis Amri est passé "dans la zone de la gare de Zoologischer Garten", à deux pas du marché de Noël, et qu'il a sciemment adressé à une caméra de vidéo-surveillance "un doigt de tawhid, l'index levé", selon la porte-parole. Ce geste est devenu un signe largement repris par les adeptes du groupe Etat islamique (EI).
Le parquet néerlandais a estimé pour sa part "avoir un tableau clair des déplacements d'Amri aux Pays-Bas" le 21 décembre, quand il est arrivé à Nimègue et a pris un train pour la gare centrale d'Amsterdam. "Tard dans l'après-midi, il est monté à bord d'un train pour Bruxelles et s'est rendu en Belgique", a-t-il précisé dans un communiqué.
Ce même mercredi, la police italienne a enfin révélé qu'Anis Amri avait blessé un policier à Milan avec la même arme que celle qui a tué le chauffeur polonais du camion utilisé pour l'attentat de Berlin.
Lire aussi :
• Libération du suspect tunisien arrêté en Allemagne après l'attentat de Berlin
• Le parcours d'Anis Amri avant de se faire abattre par la police
• Les autorités allemandes critiquées pour le fiasco de la traque du suspect
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