Rachat de STX France: l'Etat n'exclut pas que Fincantieri soit minoritaire
Le secrétaire d'Etat à l'Industrie, Christophe Sirugue, n'a pas exclu mercredi que le constructeur naval italien Fincantieri soit minoritaire dans le futur actionnariat des chantiers navals STX de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), détenus à un tiers par l'Etat français.
"Je rappelle qu'avec 33% nous avons une minorité de blocage, mais il est clair que notre projet, celui que nous discutons avec Fincantieri, n'est pas forcément une hypothèse où Fincantieri serait majoritaire à lui tout seul", a déclaré à la presse le secrétaire d'Etat lors d'une visite sur le site industriel, accompagné d'élus locaux, et après une table ronde avec les syndicats de STX France.
"Ce qui est exprimé par les uns et par les autres, c'est la volonté d'avoir un industriel de référence. Avoir un industriel de référence, ce n'est pas forcément avoir un industriel majoritaire", a répété M. Sirugue.
Répondant au maire (PS) de Saint-Nazaire, David Samzun, qui "(verrait) plutôt d'un mauvais oeil que Fincantieri soit majoritaire et qu'il soit donc le patron de nos chantiers", Christophe Sirugue a dit "(considérer) comme lui qu'il faudrait mieux que nous ayons une participation qui associe plus d'acteurs que simplement l'Etat et Fincantieri", même si "aujourd'hui il est trop tôt pour dire ce que doit être ou pas la part des uns ou des autres".
Le sénateur socialiste de Loire-Atlantique Yannick Vaugrenard s'est réjoui de cet "élément nouveau (...) apporté" par le secrétaire d'Etat. "Ca me semble hautement souhaitable que Fincantieri soit minoritaire", a réagi le sénateur.
L'une des hypothèses est l'entrée au capital de l'industriel DCNS, en grande partie détenu par la France, ce qui permettrait de "renforcer la présence de l'Etat sans forcément aller jusqu'à une nationalisation qui n'est pas nécessaire si nous avons un bon pacte d'actionnariat établi entre DCNS, l'Etat, Fincantieri et peut-être d'autres", a souligné le secrétaire d'Etat.
"L'Etat se garde toutes les possibilités d'intervention si les échanges avec Fincantieri ne devaient pas être conformes aux priorités" fixées par le gouvernement, la première priorité étant le maintien de l'activité sur le site de Saint-Nazaire, a prévenu M. Sirugue.
"Il faut un équilibre dans le capital et éviter que Fincantieri considère Saint-Nazaire comme une simple unité de production", a estimé de son côté le président (LR) de la région Pays de la Loire, Bruno Retailleau.
"Je pense qu'on peut être opérateur industriel et pas majoritaire", a-t-il poursuivi, affichant sa préférence pour l'hypothèse "où l'Etat plus DCNS aient une participation inférieure à 50%,et que Fincantieri ait aussi une participation qui approche celle du pôle public toujours inférieure à 50%, complétée par d'autres acteurs". M. Retailleau a par ailleurs réitéré sa proposition de faire entrer la région au capital "si c'est strictement nécessaire".
La justice sud-coréenne, chargée d'examiner la procédure de redressement judiciaire de la maison-mère des chantiers navals de Saint-Nazaire, le groupe sud-coréen STX Offshore and Shipbuilding, est entrée mardi en négociations exclusives avec le groupe italien Fincantieri pour la reprise de STX France.