Comment ont été créés les hologrammes de Claude François, Dalida, Mike Brant et Sacha Distel pour le spectacle "Hit Parade"
TECHNO - La période est aux résurrections. Après le Grand Moff Tarkin en images de synthèses dans "Rogue One: A Star Wars Story", c'est au tour de Claude François, Dalida, Mike Brant et Sacha Distel de revenir à la vie le temps d'un show. Dans le spectacle "Hit Parade", qui débute au Palais des Congrès de Paris ce jeudi 12 janvier, ces quatre idoles des années 70 sont ramenées sur scène sous la forme d'hologrammes.
Ces quatre stars disparues il y a des années vont évoluer au milieu de douze danseurs bien réels. Le pitch: Claude François invite les trois stars à tourner une émission de télé en 1975, dont les spectateurs vont découvrir l'enregistrement. Si tout cela fait évidemment penser aux hologrammes de Tupac ou encore de Michael Jackson, ceux-ci ne faisaient le show que pendant quelques minutes. Ici, quatre hologrammes vont, parfois ensemble, enflammer le dancefloor pendant 1h30.
Une première, affirme-t-on du côté des organisateurs du spectacle. "Chaque hologramme a coûté environ 500.000 euros", explique au HuffPost David Michel, le producteur du show, qui affirme ne pas arriver "à gérer les demandes des familles de personnalités disparues qui souhaitent savoir s'il y aura une deuxième saison".
Mais comment fait-on pour "ressusciter" virtuellement des chanteurs morts? Le HuffPost a interrogé Rodolphe Chabrier, à la tête du studio Mac Guff, spécialisé dans les effets spéciaux et qui est notamment à l'origine du film "Moi, moche et méchant".
Prouesses technologiques et travail de fourmis
Avant même de parler d'hologrammes, il faut déjà arriver à faire revivre Claude François et ses acolytes. "A l'inverse de Tupac et de Michael Jackson, il n'y a pas d'images d'archives d'assez bonne qualité, donc il faut en quelque sorte 'créer' un Claude François", explique-t-il. "Nous avons filmé les 'doublures', des comédiens au physique proche de celui des artistes décédés, avec trois caméras à très haute résolution", précise Rodolphe Chabrier. C'est d'ailleurs leur corps, à quelques détails près, que l'on voit s'activer sur scène.
Ensuite, ces trois images ont été assemblées pour donner une vidéo finale d'une résolution de 12K (actuellement, un écran classique de cinéma a une résolution de 2K, selon le directeur de Mac Guff). De plus, des capteurs sont disposés sur les doublures (motion capture), notamment sur le visage et le cou, qui sont analysés par 24 autres caméras.
Une fois ce tournage réalisé (qui a demandé la location d'un studio de cinéma), la deuxième étape consiste à placer, en images de synthèse, la tête de Claude François, Dalida, Mike Brant et Sacha Distel sur le corps des comédiens. Mais celle-ci est alors statique. "Il y a une deuxième phase de motion capture où les doubleurs portent des casques avec de nombreux capteurs sur le visage, afin d'enregistrer les expressions faciales", détaille Rodolphe Chabrier.
Ces capteurs vont permettre de faire en sorte que quand l'acteur sourit, le visage en images de synthèses de Claude François sourit aussi. Sauf que c'est plus compliqué. Car ce que doit voir le public, ce n'est pas le type de sourire de la doublure réalisé par le visage de Cloclo, mais bien le sourire original de l'interprète d'Alexandrie Alexandra.
Des hologrammes mystérieux
"C'est un travail très compliqué, qui fonctionne à l'empirisme, car il faut modifier des microparties du visage", rappelle Rodolphe Chabrier. Un gros travail de fourmis qui demande beaucoup de temps et ne peut pas être (pour l'instant) automatiser. "En termes de données à stocker et traiter, c'est comme si l'on avait travaillé sur une vingtaine de longs métrages", affirme-t-il.
Toute cette technique est similaire à celle utilisée au cinéma, par exemple pour recréer le visage du Grand Moff Tarkin ou de la princesse Leïa dans Rogue One. Pour la projection en hologrammes, difficile d'entrer dans le détail. "C'est un tour de magie. Si on explique un tour de carte, le charme est rompu", affirme le producteur David Michel.
Rodolphe Chabrier de Mac Guff ne veut pas non plus rentrer trop dans le détail, d'autant que ce n'est pas sa société qui s'est occupée de la projection holographique. "C'est une illusion, qui fonctionne avec un système de réflexion sur une tulle [une sorte de voile transparent] bien spécifique", explique-t-il. Celle-ci fait 15 mètres de large et est au centre de la scène. C'est ici qu'apparaîtront les stars ressuscitées, les 12 comédiens en chair et en os vont, eux, se placer plutôt devant ou sur les côtés.
Reste à voir si le charme fonctionnera sur le public pendant 90 longues minutes.
Lire aussi :
• Un film sur Dark Vador en réalité virtuelle est en préparation
• Grâce à la réalité virtuelle, R2D2 et C-3PO se baladent dans votre salon
• Ce papa français a fabriqué un bac à sable augmenté pour son fils
• Pour suivre les dernières actualités de C'est Demain, cliquez ici
• Tous les matins, recevez gratuitement la newsletter du HuffPost
À voir également sur Le HuffPost: