Le Parquet national financier n'enquêtera pas sur le "cabinet noir", comme demandait le camp Fillon
POLITIQUE - La justice n'enquêtera pas sur le présumé "cabinet noir". Alors que le camp Fillon avait réclamé une enquête à la suite de la publication du livre Bienvenue place Beauvau, le Parquet national financier a répondu défavorablement ce jeudi 6 avril, révèle L'Express.
La procureure Eliane Houlette a informé les intéressés dans une lettre, publiée dans son intégralité dans l'hebdomadaire. "J'ai l'honneur de vous informer que seuls cinq passages sur les 17 que vous avez relevés dans l'ouvrage en cause concernent d'éventuelles infractions ressortissant de ma compétence. Les affirmations qu'on y trouve sont trop imprécises et manquent trop d'étai pour pouvoir justifier l'ouverture d'une enquête préliminaire", écrit-elle.
Contrairement aux faits de corruption qui auraient pu entrer dans le champ de compétence du PNF, d'autres faits pointés par les proches du candidat LR, comme "l'atteinte à la vie" entre dans celui du parquet de Paris, sous l'autorité du procureur Molins. Et là aussi, le camp Fillon n'a pas obtenu satisfaction: "Aucune suite judiciaire ne devrait être donnée en raison du même problème de l'imprécision des faits dénoncés", écrit L'Express.
Le directeur des affaires criminelles monte au créneau
Proche de François Hollande, le directeur des affaires criminelles et des grâces (DACG) Robert Gelli est présenté par les partisans de la théorie du "cabinet noir" comme le personnage central de cellule clandestine décrite dans Bienvenue place Beauvau. Dans un mail adressé à l'ensemble des procureurs et procureurs généraux, révélé ce jeudi par Libération, le haut magistrat dénonce les accusations faites ces dernières semaines contre la justice, notamment par le camp Fillon.
"Au-delà de ma personne, c'est l'éthique de toute une profession qui est mise en cause, et je tiens, à cet égard, à réaffirmer auprès de vous que ces allégations mensongères ne sauraient mettre à mal la relation de confiance et de responsabilité qui nous lie", écrit-il, fustigeant des "propos calomnieux".
"Comment peut-on imaginer que des procureurs généraux, des magistrats du parquet en charge d'enquêtes, des juges d'instruction (...) appliqueraient des instructions occultes, de nature à détourner ou entraver la justice?", interroge Robert Gelli. Par ailleurs, ce dernier "relève que les auteurs du livre sont dans l'incapacité d'étayer leurs allégations autrement que par deux propos très généraux et très imprécis, le premier extrait d'un journal du syndicat de la magistrature du 15 novembre 2010, l'autre émanant d'un magistrat anonyme lors d'un entretien tenu le 30 octobre 2014, soit ' peine quelques semaines après [son] arrivée à la DACG".
Dans la matinée, François Fillon a réitéré ses accusations contre François Hollande, affirmant détenir des preuves qui démontreraient l'implication de l'Elysée dans ses déboires judiciaires.
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