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Апрель
2017

Antonio Tajani, président du Parlement européen: "Je ne pense pas que Marine Le Pen va gagner"

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EUROPE - L'Europe est à l'heure des remises en question. Le Royaume-Uni est sur le départ. Les 27 ont à présent la tâche difficile de se bâtir une nouvelle identité et de montrer que leur cohésion est au plus haut, à l'aube d'une Union européenne moderne, plus efficace. La solution se concrétise peu à peu, avec de petites victoires, telles que le soutien de la majorité des eurodéputés, mercredi dernier, au début des négociations. Mais le pire n'est pas encore arrivé, l'heure de vérité où les conditions du divorce seront conclues, un processus long et coûteux qui videra de leur énergie les dirigeants européens. Au milieu de ce panorama, l'optimisme du président du Parlement Antonio Tajani (né à Rome en 1953), qui reçoit le Huffington Post juste après le vote du Parlement, détonne.

Son bureau, qui sent encore le neuf, se situe au 15e étage du "nouveau" bâtiment, comme on l'appelle à Strasbourg, où il est impossible de ne pas se perdre la première fois. Antonio Tajani est en poste depuis trois mois et il n'a toujours pas ajouté sa touche personnelle à la décoration du bureau. Les étagères sont à moitié vides. Dans un coin, quelques livres entassés en pile. Ce qui attire le plus l'attention, c'est la vue imprenable qu'offre cet espace. Impossible de ne pas être captivé. Dans ce cadre admirable, il répond d'un ton affable et doux, mais parfois plus tendu et emporté. Il ne cache pas son malaise face à certaines questions. Heureusement, l'Europe n'en fait pas partie. L'Europe l'inquiète, mais ne l'énerve pas: il y a "beaucoup de travail à faire", assure-t-il. Il croit fermement en l'UE et qu'une nouvelle phase prometteuse débute, où le Parlement européen jouera un rôle clé.

Le Parlement a majoritairement apporté son soutien aux principes et conditions de l'accord sur le retrait du Royaume-Uni. Est-ce une manière d'envoyer un message fort sur la cohésion des États de l'UE et le rôle du Parlement?

Évidemment, le rôle du Parlement est capital dans le Brexit, parce qu'en définitive son vote sera décisif. Nous aurons le dernier mot sur l'accord conclu. Notre rôle est donc fondamental et nous savons exactement ce que nous voulons. Comme le précise le rapport, le point le plus important reste la défense des droits des citoyens européens dans l'UE et de ceux qui vivent au Royaume-Uni. C'est la priorité absolue. Ensuite viennent des thèmes essentiels, comme la défense du processus de paix en Irlande. Il est capital de décider du divorce en premier, puis de chercher l'accord sur l'avenir des relations avec le Royaume-Uni dans un second temps.

En quel type de Brexit croyez-vous?

Je n'envisage pas un Brexit long et difficile. Le Brexit, c'est le Brexit. En ce qui nous concerne, nous souhaitons défendre les droits des Européens. Nous allons œuvrer en ce sens par l'intermédiaire du négociateur unique de l'Union européenne, Michel Barnier. Pour le nous Brexit, c'est ça. Les futures relations sont également importantes parce que même si le Royaume-Uni sort de l'Union européenne, il ne sort pas de l'Europe. Il est capital que nous travaillions côte à côte en matière de défense. Je crois qu'il est crucial de comprendre ce que dit Theresa May [la Première ministre britannique] dans sa lettre: elle apparaît très positive lorsqu'elle parle de donner la priorité aux droits des citoyens européens.

Oui, mais dans d'autres passages, elle n'est pas si claire et certains ont pu déceler des menaces...

Les autres thématiques sont le commerce, la lutte contre la criminalité, etc., sur lesquelles subsistent des zones d'ombre. Pour nous, la lutte contre le terrorisme et la criminalité est une priorité qui ne peut être traitée en parallèle de la négociation de l'accord. La coopération antiterroriste ne dépend pas des accords. Le terrorisme étant un ennemi mondial, la coopération avec un pays aussi stratégique que le Royaume-Uni ne peut diminuer au gré de l'accord que nous conclurons. Nous allons tout mettre en œuvre pour défendre les droits des Européens et mettre en œuvre des relations post-Brexit positives. Soyons clairs, cependant: être membre ou non de l'Union européenne, ce n'est pas la même chose.

Le point que la Première ministre a omis de mentionner, c'est Gibraltar. Le Conseil de l'Europe a été clair dans son soutien à l'Espagne. Quel type d'accord préconise-t-il pour régler ce conflit?

Je crois que le Conseil de l'Europe a raison lorsqu'il dit qu'on ne peut pas chercher une solution sur la question de Gibraltar sans un accord de la part de l'Espagne. Nous allons voir ce qu'ils font, mais c'est aussi mon avis: si l'Espagne n'a pas ratifié la décision, un accord sur Gibraltar ne pourra pas être conclu.

Pendant le débat, l'eurosceptique Nigel Farage a ouvertement déclaré que Gibraltar serait un motif de rupture des négociations. Est-il envisageable que le Royaume-Uni les abandonne?

Nous espérons que ce ne sera pas le cas et qu'une solution sera trouvée. Jusqu'en 2019, ce pays restera membre de l'UE et ne pourra pas se défausser de ses promesses et des divers engagements signés, qu'il a l'obligation de respecter. Je crois que, quoi qu'il arrive, nous aboutirons à un accord, car dans le cas contraire, la situation serait bien pire pour eux.

En parlant de 2019, cette année verra la concrétisation du Brexit, mais il y aura aussi des élections européennes. Ces deux événements vont-ils créer une dissonance?

Je crois que nous parviendrons à un accord fin 2018, sur lequel le Parlement pourra se prononcer en janvier-février 2019, avant de passer aux élections européennes.

Croyez-vous que le vote sera influencé par la sortie effective du Royaume-Uni?

Je crois que la sortie du Royaume-Uni renforce la cohésion de l'Union européenne. L'UE sera plus forte parce que les Européens comprennent ce qu'en sortir représente.

Que diriez-vous aux jeunes Européens pour les convaincre d'aller voter, rétablir la confiance et pour qu'ils continuent à croire à l'Europe, maintenant que tout change?

Pour moi, l'enjeu principal, c'est eux. Ils sont l'avenir de l'Union européenne, il est indispensable de se pencher sur ce que nous devons faire et décider des mesures à prendre pour réduire le chômage et les aider, car ils représentent, comme je l'ai dit, l'avenir: les futurs chefs d'État, les futurs dirigeants de l'UE...

Les jeunes sont l'avenir de l'UE: les futurs chefs d'État, les futurs dirigeants de l'UE...

De toute évidence, il convient de chercher des solutions économiques, car sans travail, il n'y a pas de liberté. En même temps, il est important selon moi de leur offrir le rêve européen. Si les jeunes perdent ce rêve, ce sera une catastrophe, parce que la confiance sera rompue. Parfois, c'est aussi une question d'idéal. Si l'Europe, c'est uniquement l'euro, la finance, le marché intérieur, le Brexit, ce ne sera pas le plus beau des cadeaux à faire à nos enfants. L'économie est importante, mais si nous ne leur offrons pas des valeurs, une identité, si nous ne leur montrons pas ce qu'est la fierté d'être Européen, tout cela n'a aucun sens. C'est le message que nous devons leur transmettre: être fier d'être Italien, Français, Espagnol... mais aussi fier d'être Européen, car nous avons des valeurs communes.

Avant le rendez-vous européen, il y en a une autre qui menace l'UE: la France. Êtes-vous inquiet d'une possible victoire de Marine Le Pen, qui condamnerait l'Europe?

Je ne pense pas qu'elle va gagner. La plupart des Français souhaitent rester dans l'Union européenne et ne pas abandonner l'euro. Même Madame Le Pen l'a compris et sa position sur le sujet a récemment évolué: elle veut un référendum sur la question, et puis elle change d'avis... Nous avons gagné sur cette question, car ils commencent à chercher des alternatives. La France est un des pays les plus importants de l'Union. Avec l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie, elle jouera un rôle fondamental dans l'ère post-Brexit.

Quid de l'Europe à deux vitesses, que Jeroen Dijsselbloem, président de l'Eurogroupe, a évoquée à sa manière. Pensez-vous qu'il doit démissionner?

[Antonio Tajani change complètement de visage et de ton] Une telle décision ne fait pas partie de mes attributions. Je sais que ce qu'il a dit est inacceptable. Je suis originaire du sud de l'Europe et je ne suis pas pour autant opposé aux citoyens du nord: je ne pense pas de mal des Allemands, ni des Lituaniens, des Belges, des Français... Pourquoi s'opposer à eux? Pourquoi ces déclarations hostiles? Son intervention ne me semble pas digne d'un homme qui occupe un poste si élevé au sein d'une institution européenne.

Ensuite, je n'ai pas apprécié, à l'instar des 751 autres eurodéputés, qu'il ait dit tant de fois qu'il ne viendrait pas au Parlement européen. Ce n'est pas une obligation légale, mais c'est une obligation politique. Quand on fait partie d'une organisation qui demande des sacrifices aux citoyens, on ne peut pas refuser de répondre à leurs représentants lorsqu'ils demandent les raisons de ces sacrifices.

Maintenant, après avoir provoqué les foudres du Parlement, voilà que ce monsieur demande à revenir pour s'exprimer. Nous allons voir ce qu'il a à nous dire.

Que comptez-vous faire pour résoudre la crise migratoire?

L'UE travaille beaucoup en Afrique. La solution ne se trouve pas ailleurs. S'il n'y a pas de solution en Afrique, ce sont des millions de personnes qui quitteront le continent dans les années à venir. Les terres agricoles reculent, Boko Haram assassine Chrétiens et Musulmans, la guerre fait rage. En Somalie, la famille sévit, le pays est déchiré par une guerre civile, un attentat a lieu chaque jour à Mogadiscio. Il faut que l'Europe intensifie ses investissements, mais de manière stratégique. Il ne s'agit pas uniquement d'argent. Ce qui manque à l'aide apportée à l'Afrique, c'est une stratégie, car c'est un continent extrêmement important pour nous. Il faut regarder l'Afrique, pas seulement à travers le prisme de l'Europe, mais à travers celui du continent africain. Une nouvelle colonisation serait une erreur. En revanche, je crois qu'on pourrait aider l'Afrique avec des entreprises et des investissements dans les PME.

Pour venir en aide à ceux qui quittent leur pays, il faut mettre en place des camps de réfugiés. Différents des camps syriens, avec des organisations humanitaires, l'ONU, les pays européens, des hôpitaux militaires autour, des militaires pour les protéger, des petites villes où ils pourraient vivre deux ou trois ans pour ensuite pouvoir rentrer dans leur pays. Qu'ils disposent de nourriture, de médicaments, dans le respect des droits humains. Ce n'est qu'une facette de la stratégie, celle qui demande des investissements. Ensuite, il faut voir en quoi nous pouvons venir en aide aux États. C'est vraiment ce qui manque.

Pensez-vous que l'accord avec la Turquie fonctionne?

Oui, je le crois. Les relations ne sont pas toujours simples avec les Turcs, mais il est important d'être en accord avec eux. D'autre part, il faut défendre les droits humains dans ce pays: la démocratie, la liberté, la liberté de la presse. Il n'est pas concevable d'envoyer les journalistes en prison parce qu'ils donnent l'impression d'être de notre côté. C'est une erreur. Les journalistes sont libres de leurs choix éditoriaux, c'est un droit.

Le mandat de Donald Trump vous paraît-il inquiétant?

Les États-Unis sont nos amis, quel que soit leur président. Ce sont des interlocuteurs de poids. Nous partageons les mêmes valeurs, les mêmes langues, la démocratie. Au-delà de cela, je m'en tiens aux échanges avec le vice-président, Mike Pence, qui sont très constructifs. De plus, Paul Ryan (le président de la Chambre de représentants) m'a adressé une lettre dans laquelle il m'exhorte à renforcer les liens entre les États-Unis et l'Union européenne, à laquelle j'ai donné une suite d'autant plus positive.

Venons-en à Donald Trump. Les décisions qu'il a prises dernièrement me font penser que le président des États-Unis a le regard tourné, au moins pour l'instant, vers son pays et pas au-delà de ses frontières. Nous verrons les prochaines évolutions. Je crois qu'il est encore trop tôt pour statuer sur sa stratégie.

Les mauvaises relations que Donald Trump a instaurées au Mexique suite au mur qu'il souhaite bâtir sont-elles l'occasion de développer les relations de l'UE avec l'Amérique latine?

Pour nous, l'Amérique latine est extrêmement importante, c'est une de mes priorités. Je l'ai d'ailleurs précisé lors de mon premier discours en tant que président. Je veux une Europe ouverte, beaucoup plus active vers l'extérieur, en particulier dans sa relation avec l'Amérique latine et l'Afrique.

Le Mexique, par exemple, est un pays très important pour nous. J'y suis allé lorsque j'étais vice-président de la Commission européenne, en charge d'une mission pour la croissance. Par ailleurs, j'ai déjà invité le nouveau président argentin. J'inviterai bientôt le président brésilien. Je crois vraiment que l'Amérique latine constituera un interlocuteur privilégié, par rapport aux Chinois, aux Russes. Il y a beaucoup à faire dans cette direction.

Et le Venezuela?

[Il soupire et répète "Venezuela" avant de répondre] Il y a une semaine, je me suis entretenu avec le président de l'Assemblée parlementaire pour exprimer ma solidarité au peuple vénézuélien et au Parlement, car la situation est terrible. Où se trouve la démocratie au Venezuela? Le peuple manque de vivres, de médicaments, il manque de tout. C'est un pays qui pourrait être très riche, mais qui fait face à d'innombrables difficultés. La solution consiste à substituer une véritable démocratie à ce régime, qui ressemble à une dictature. Ce n'est pas à nous, Européens, qu'il revient de décider du meilleur candidat pour diriger le pays. Par contre, nous défendons sans cesse la démocratie. Quel que soit le parti. Il n'est pas possible que la Cour suprême change les règles et dise: le Parlement, c'est moi. C'est impensable, on dirait une blague, mais c'est loin d'en être une.

Alors que l'Europe vient de fêter son anniversaire, comment voyez-vous l'UE idéale dans plusieurs décennies?

J'espère que ce sera les États-Unis d'Europe. En Amérique, la cohésion a été une recherche constante et appliquée, après la guerre civile. J'espère que nous serons capables d'en faire de même, sans passer par un conflit. Les États-Unis d'Europe, ce n'est pas l'abandon de l'identité nationale, ce n'est pas parler la même langue. C'est l'unité politique pour la défense de notre identité, de notre histoire et de 500 millions de citoyens européens. Nous y parviendrons uniquement en restant unis. Aujourd'hui, la concurrence est mondiale: les États-Unis, la Chine, la Russie... La France, l'Espagne, l'Italie pourraient-elles tenir leur place sur l'échiquier mondial en étant isolées? Impossible. Avec les États-Unis d'Europe, ce sera possible.

Cette interview, publiée à l'origine sur le Huffington Post espagnol, a été traduite par Anne-Laure Martin pour Fast for Word.

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