Nouvelle manifestation à Yerres, ville de Nicolas Dupont-Aignan, contre son ralliement à Marine Le Pen
POLITIQUE - Nouvelle journée de mobilisation dans la ville dirigée par Nicolas Dupont-Aignan. Plusieurs centaines de personnes ont manifesté ce dimanche 30 avril à Yerres pour protester contre l'alliance de leur maire avec la frontiste Marine Le Pen pour le second tour de l'élection présidentielle, a constaté une journaliste de l'AFP. Une manifestation qui fait suite à celle d'hier, où 300 personnes s'étaient déjà rassemblées pour exprimer leur "honte".
Opposants au député-maire, électeurs déçus ou habitants des villes environnantes, les manifestants, 350 selon la police, se sont rassemblés vers 15 heures devant la mairie, aux cris de "Dupont démission" et au son de quelques casseroles.
Des citoyens de cette ville de 29.000 habitants, dont le président de Debout la France (DLF) est maire depuis 1995, avaient appelé au rassemblement sur les réseaux sociaux. Ci-dessous quelques images partagées par les manifestants.
"Dupont si tu savais, ton #FN où on s'le met!"
— Elodie Jauneau (@ElodieJauneau) 30 avril 2017
"Dupont la honte"
"Dupont démission"#Yerres #NDAMLP pic.twitter.com/N5IXvQvEc1
"Il ne représente pas la ville"
Cette alliance avec le FN, "c'est la stupéfaction et aussi le choc", a résumé Françoise, 74 ans, vêtue d'un t-shirt proclamant "Il votera Le Pen, pas moi". Pour cette femme qui avait voté pour M. Dupont-Aignan aux municipales de 2014 - il avait été réélu avec plus de 77% des voix - "il ne représente pas la ville car Marine Le Pen n'a eu qu 1.817 voix à Yerres au premier tour".
"On savait qu'il avait des orientations anti-européennes mais on ne pouvait pas se douter qu'il allait aller vers le FN car il l'a beaucoup critiqué", a renchéri Anne, 73 ans. Cette Yerroise recense un seul précédent de manifestation contre le maire: "En 1995, quand il a augmenté les impôts pour payer la dette" d'un prédécesseur.
"C'est un vendu", a commenté Fabrice, 40 ans. Nicolas Dupont-Aignan gère "très très bien sa ville", a-t-il reconnu, mais "je n'ai pas envie que la ville que j'adore soit associée au FN, à la haine, au racisme, à la non-acceptation de l'autre. C'est une trahison qu'il nous fait. Tout ça pour essayer d'avoir le poste de Premier ministre".
Un nouvel appel à manifester
Après avoir chanté une Marseillaise, conclue par de nouveaux "Démission!", la foule est partie en cortège à travers la ville, entonnant "Dupont collabo" ou "Si Dupont t'a trahi tape dans tes mains !" Un nouvel appel à manifester devant la mairie a été lancé pour lundi à 15 heures.
Marine Le Pen a scellé samedi son union avec Nicolas Dupont-Aignan en lui promettant Matignon si elle gagnait la présidentielle, une alliance inédite critiquée par Emmanuel Macron et dénoncée par plusieurs responsables de droite comme "une trahison".
Nicolas Dupont-Aignan, sixième au premier tour avec 4,70% des voix, a parlé d'"un jour historique" et récusé tout "ralliement" stricto sensu de son parti DLF. Par ailleurs, il a accusé le "système" de manipuler l'opinion, affirmant que les personnes interrogées sont des "élus PS de villes voisines qui se font passer pour des électeurs" de Yerres.
"Le système manipule en faisant parler d'ex élus PS de villes voisines qui se font passer pour des électeurs de ma ville !" #LeGrandJury
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 30 avril 2017
Ci-dessous, des images de la mobilisation de samedi.
Lire aussi :
• En s'associant à Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen gagne bien plus que des voix
• La menace de Dupont-Aignan n'a pas calmé Kassovitz, Lellouche et Biolay
• Dans l'entre-deux-tours 2017, un match d'impro dicté par l'opportunisme
• Pour suivre les dernières actualités en direct sur Le HuffPost, cliquez ici
• Tous les matins, recevez gratuitement la newsletter du HuffPost
À voir également sur Le HuffPost: