Ils s'embrassent sur Instagram en solidarité avec les homosexuels tchétchènes
INTERNATIONAL - Plus de 4000 couples de toutes orientations sexuelles ont déjà posté sur Instagram des photos d'eux en train de s'embrasser. Ils protestent symboliquement contre les exactions commises envers les homosexuels de Tchétchénie.
En lançant cette campagne le 29 avril, l'association brésilienne [SSEX BBOX], abréviation de "Sexuality Outside The Box", souhaitait créer "le plus grand baiser numérique du monde" pour rompre "la réduction au silence de la population LGBTQIA en Russie", explique le site britannique "PinkNews".
Les clichés n'ont pas tardé à déferler sur le réseau social, accompagnés du hashtag #Kiss4LGBTQrights - "s'embrasser pour les droits des LGBTQ" - et géolocalisés au Kremlin comme le proposait [SSEX BBOX], "lieu où les manifestants se font arrêter et jeter en prison".
Cette mobilisation 2.0 s'inscrit dans la lignée de nombreuses manifestations de soutien aux victimes de la répression du régime tchétchène envers la communauté LGBT du pays. Partout en France, des rassemblements s'organisent depuis la publicité de ces exactions: à Paris, Lyon, Tours, Grenoble, Brest, et le 12 mai à Marseille.
La campagne de persécution des homosexuels menée par la République tchétchène, constitutive de la Fédération de Russie, a été révélée par une enquête du journal russe indépendant Novaya Gazeta le 1er avril dernier. Trois jours plus tard, l'ONG Human Rights Watch affirmait que "les informations publiées par le journal concordaient avec les rapports que Human Rights Watch a récemment reçus de nombreuses sources, y compris de personnes sur le terrain".
Kadyrov dément ce que Poutine qualifie de "rumeurs"
Dans une vidéo de France 24 très partagée à la fois sur les réseaux sociaux et sur les chaînes télévisées, des homosexuels tchétchènes qui ont réussi à échapper aux persécutions racontent leur calvaire: détention dans un lieu secret, humiliation, torture à l'électricité... jusqu'à ce que les geôliers convoquent les familles des détenus et demandent aux parents de tuer eux-mêmes leurs enfants.
Toujours selon Novaya Gazeta, au moins deux personnes ont été tuées par leurs proches et une troisième est décédée des suites d'actes de tortures.
Les témoignages recueillis coïncident avec des dizaines d'autres récits. Mais le président tchétchène Ramzan Kadyrov dément ce que Vladimir Poutine qualifie de "rumeurs", et avance l'argument absurde selon lequel les homosexuels "n'existent pas" en Tchétchénie.
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