A quoi ressemblera le gouvernement d'Édouard Philippe, si l'on écoute Emmanuel Macron
POLITIQUE - C'est, constitutionnellement parlant, la première prérogative du premier ministre: proposer au président de la République une liste de noms pour former son gouvernement. Voilà donc la tâche à laquelle s'attelle Édouard Philippe depuis sa nomination lundi en début d'après-midi par Emmanuel Macron. Le suspense sera levé ce mardi 16 mai en fin d'après-midi, selon plusieurs sources autour du chef de l'Etat, lors d'une nouvelle allocution du secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler.
Mais pour suivre la logique de recomposition voulue par Emmanuel Macron, le casting sera plus que jamais largement construit à l'Elysée. Dans sa première interview à TF1, Edouard Philippe ne s'en est d'ailleurs pas caché: "le gouvernement sera rassembleur de compétences (...) en prenant en compte tous les engagements qu'il a pris", a déclaré le maire du Havre en évoquant le président.
Sur la composition du gouvernement : "Je suis en train de le constituer et de le proposer à sa nomination" @EPhilippe_LH#LE20Hpic.twitter.com/SFXUvXbfC5
— Jeunes avec Macron (@JeunesMacron) 15 mai 2017
Parité, renouvellement, équilibre politique, ouverte à la société civile... les engagements du candidat Macron furent en effet nombreux et doivent donc guider la constitution de cette équipe gouvernementale.
Une équipe resserrée
Une quinzaine de ministres. Tel est l'objectif que s'est fixé Emmanuel Macron qui promet donc un gouvernement moins pléthorique que tous ceux rencontrés au cours des dernières années. "Il y en aura un peu moins qu'aujourd'hui', disait Emmanuel Macron au sujet des ministres, au cours d'une conférence de presse le 28 mars. A ce moment, le gouvernement de Bernard Cazeneuve comptait 17 membres (plus le premier ministre). Pas question non plus d'avoir un grand nombre de secrétaires d'Etat, comme les 20 nommés par François Hollande. "Il n'y aura pas de ministre délégués, il y aura quelques secrétaires d'Etat mais pour lesquels il n'y aura pas de compétences administratives et ministérielles affectées", ajoutait-il. En clair, il n'y aura pas de place pour tout le monde.
Autant de femmes que d'hommes
Dans la lignée de ce qu'a instauré François Hollande, Emmanuel Macron s'est engagé à ce que son gouvernement soit paritaire, c'est-à-dire qu'il comporte autant de femmes que d'hommes. Il y arrive pour le moment (quasi) parfaitement dans les nominations pour les élections législatives puisque sur 511 candidats investis, 255 sont des femmes et 256 sont des hommes. Pour Matignon, il aurait préféré qu'une femme soit nommée; le choix d'Edouard Philippe fait donc grincer quelques dents. Si aucune femme de son gouvernement n'était nommée à un poste régalien, cela créerait aussi des polémiques. "Mon gouvernement sera composé pour moitié de femmes, y compris à des ministères de premiers plans", a-t-il affirmé le 28 mars.
Un tiers des places pour la société civile
Comme pour les élections législatives, Emmanuel Macron entend ouvrir son équipe gouvernementale à la société civile. "Il faut en finir avec les ministres qui n'ont d'autre légitimité que celle d'un apparatchik. (Les miens) seront issus pour une partie conséquente de la société civile, dans toute sa diversité car il faut en finir avec une classe politique qui est aujourd'hui trop largement composée d'hommes de plus de 50 ans et dont trop peu ont connu le monde du travail", affirmait le candidat fin mars. Il évoquait alors un tiers de membres sans carrière politique. Quant au soupçon éventuel de conflits d'intérêt -en nommant un capitaine d'industrie à l'Economie ou un cadre de l'industrie pharmaceutique à la Santé-, Emmanuel Macron ne voyait pas le problème tant que les risques étaient connus et rendus publics. "On déclare dès le début quels sont les intérêts en jeu, on le rend public et on se lie les mains sur certains dossiers", expliquait-il, sous-entendant qu'un ministre pourrait 'ne pas avoir à connaître certains dossiers qui ont constitué sa vie passée ou ses intérêts". Il ajoutait enfin être favorable à un débat de tous sujets de manière transparente devant le Parlement.
Pas d'ancien ministre
Le message est clair. "J'imposerai le renouveau dans la méthode, dans les pratiques, dans l'équipe gouvernementale. Je prône le renouveau des visages donc il s'applique pour l'équipe gouvernementale de manière très claire", disait Emmanuel Macron quand on lui demandait si l'on pourrait retrouver des visages de l'équipe Hollande dans son gouvernement. Si l'on suit cette logique, ce sont donc quinze novices à se stade de responsabilité qui devaient intégrer le gouvernement d'Edouard Philippe. Exit donc les Jean-Yves Le Drian, François Bayrou, Anne-Marie Idrac, Jean-Paul Delevoye ou Thierry Breton dont les noms reviennent avec insistance.
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