Dans "L'Émission Politique" de France 2, Nicolas Sarkozy annonce qu'un ministre mis en examen restera au gouvernement
A la question "Appliqueriez-vous la jurisprudence Balladur (instauré quand Edouard Balladur était Premier ministre, entre 1993 et 1995, NDLR) si vous étiez élu", l'ex-chef de l'Etat a répondu: "Non. Je crois beaucoup à l'Etat de droit et à la présomption d'innocence. J'ai trop vu ce qui s'est passé avec M. Baudis qui a été insulté, bafoué" à tort, a-t-il ajouté lors de L'Emission politique à France 2.
Il faisait allusion à Dominique Baudis, ancien maire de Toulouse, décédé en 2014, qui avait été faussement mis en cause, alors qu'il est président du CSA en 2003, dans une affaire liée au tueur en série Patrice Alègre.
Changement d'avis
En 2010, le président Sarkozy n'était pas cette opinion. Lui et son premier ministre François Fillon avaient demandé à ses deux secrétaires d'Etat Alain Joyandet et Christian Blanc de démissionner du gouvernement.
Alain Joyandet avait été épinglé notamment par le Canard Enchaîné pour une location d'avis privé et pour un permis de construire pour le moins douteux. Christian Blanc, lui, avait fait payer par l'administration pour 12.500 euros de cigares.
"Présomption d'innocence"
"Le respect de la présomption d'innocence, ça compte", a insisté M. Sarkozy, mis en examen dans l'affaire Bygmalion.
Nicolas Sarkozy a également affirmé qu'il assumait "toutes (s)es responsabilités" dans cette affaire. "J'ai été lavé de toute accusation mettant en cause ma probité" dans cette affaire, a-t-il dit, ajoutant: "Je ne peux être renvoyé (en correctionnelle) que pour la seule infraction du dépassement du compte de campagne".
Le 5 septembre dernier, le parquet de Paris a demandé le renvoi en correctionnelle de l'ex-président pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012.
Mis en examen en février, M. Sarkozy se voit reprocher notamment d'"avoir dépassé le plafond des dépenses électorales" fixé à 22,5 millions d'euros et de faire "état", dans son compte de campagne, d'"éléments comptables sciemment minorés". D'après les chiffres du réquisitoire, les dépenses supplémentaires, estimées au total à 23 millions environ, ont explosé ce plafond.
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