Mort d'une adolescente placée dans le Puy-de-Dôme : Marianne Maximi interpelle le gouvernement à l'Assemblée
Suite à la mort de la jeune Lily dans un hôtel du Puy-de-Dôme, où elle avait été placée par l'Aide sociale à l'enfance (ASE), la députée insoumise Marianne Maximi a interpellé le gouvernement à l'Assemblée nationale, ce mardi, sur l'interdiction des placements dans ce type d'hébergement.
Son histoire, tragique, devient le symbole de la faillite d'un système. Le 25 janvier, Lily, 15 ans, a été retrouvée pendue dans une chambre d'hôtel du Puy-de-Dôme, où elle avait été placée par l'Aide sociale à l'enfance (ASE). Un drame que la députée du Puy-de-Dôme Marianne Maximi (La France Insoumise) a porté jusqu'aux bancs de l'Assemblée nationale, ce mardi.
A l'heure des questions au gouvernement, l'élue puydômoise, éducatrice spécialisée en protection de l'enfance de profession, a ainsi pris la parole, d'abord pour demander que "notre assemblée rende hommage [à Lily] et apporte son soutien à ses proches, aux éducateurs qui font du mieux qu'ils peuvent dans un contexte d'effondrement de la protection de l'enfance".
La "dangerosité" des placements en hôtelMais il s'agissait, surtout, d'interpeller le gouvernement :
"Que faisait une enfant de 15 ans seule dans un hôtel ? Même conventionnés avec les départements, les hôtels restent des lieux inadaptés pour les enfants, notamment les plus vulnérables. L’État connaissait la dangerosité de ce type de placements. En 2019, l’Inspection générale des affaires sociales a alerté sur les dangers bien identifiés, dont l’isolement et l’exposition aux trafics et à la prostitution. En 2022, l'Assemblée a voté pour interdire les placements en hôtel (la loi Taquet, NDLR). Que s’est-il passé depuis ? Rien, le décret d’application n’est jamais paru."
Et Marianne Maximi de considérer : "Cette non-application dit beaucoup du mépris social qui entoure le devenir des enfants placés. Pourtant, ils ont des droits, et l’État envers eux a des devoirs. Quand tu casses, tu répares, dit le Premier ministre. Mais qui va réparer la protection de l'enfance que le gouvernement laisse s’effondrer ? Qui va réparer les familles qui n’ont pas trouvé d’aide quand elles en avaient besoin ? Qui va réparer les vies d’enfants brisées par des parcours chaotiques en protection de l’enfance ? Les professionnels à bout de souffle ?" Et d'interroger : "Quand comptez-vous interdire les placements en hôtel ? Pas les aménager ou les encadrer, les interdire ?"
La réponse du gouvernementLa réponse du gouvernement, succincte, est tombée par la voix de sa porte-parole, Prisca Thevenot : après avoir apporté son soutien aux proches de Lily et aux professionnels, après avoir rappelé qu'une cellule psychologique avait été mise en place et avoir reconnu qu'un certain nombre de décrets d'application de la loi Taquet étaient "en attente", elle a annoncé que "le décret précisant les conditions d'interdiction de la prise en charge en hôtel vient d'être signé par le Premier ministre. Le gouvernement souhaite poursuivre le dialogue avec les départements sur la mise en œuvre de la loi Taquet pour toujours mieux protéger les jeunes de l'ASE."
Arthur Cesbron