Un Stade Aurillacois encore à deux visages qui signe une énième défaite à l'extérieur, à Biarritz (29-18)

Aurillac est encore revenu les poches vides et les valises (un peu) pleines, vendredi soir, de Biarritz (29-18). Ce n’est pas faute d’avoir bien attaqué, mais le Stade n’a réalisé qu’un demi-match sur la pelouse des Basques qui prennent même le bonus offensif.

Ce n’est pas 40, c’est juste 30 mais au final, le résultat est plus ou le moins le même que d’habitude, ou presque, pour le Stade Aurillacois. Dans ce déplacement au Pays basque qui devait servir à se faire plaisir, à montrer une meilleure image que ce qui a été longtemps le tarif hors de la maison, le Stade a tenu son pari durant 40 minutes, vendredi 5 avril (29-18).

Quarante premières minutes plutôt de belle facture sur le plan offensif avec des ballons à jouer et un essai rapide signé David Delarue pour mener au bout de 10 minutes (0-7), mais ça n’a pas suffi à faire douter sur la durée le BO peut-être ragaillardi par le fait que son avenir est un peu plus dégagé depuis qu’il sait qu’il a trouvé (re)preneur.

On aurait quand même bien aimé voir sur la durée d’un match entier le genre de bonnes choses que le Stade a pu produire hier à Aguilera. Parce que les intentions étaient là, la mêlée aussi et elle servait de bonne rampe de lancement, mais ces bonnes choses avaient une fin, et cette fin s’appelait le manque sérieux dans les temps importants.

À peine passé devant sur l’essai de son demi de mêlée, qu’Aurillac manquait de jugeote, de réaction et de concentration pour concéder un essai signé par l’ancien Cantalien Francoz (12e).

En fait, le Stade remettait le BO tout seul dans la partie. Et s’il parvenait à ne pas baisser la tête tout de suite, garder l’envie de jouer avec des avants dynamiques, Rodgers et Hurman en tête, son rapide passage devant au score sur une pénalité de Neisen après que Delarue fut passé près du doublé, accouchait d’un nouvel essai biarrot, différent dans sa construction mais toujours lié aux flottements auvergnats et signé Fariscot (12-10).

Ce premier acte était en fait une sorte de chassé-croisé plaisant, avec des Cantaliens toujours combatifs et ambitieux, et récompensés de ce visage qu’on ne leur a pas assez vu depuis septembre hors de Jean-Alric avec une nouvelle pénalité de Neisen (12-13, 33e)... Mais les Aurillacois n’étaient pas assez tueurs quand même.

Le Stade s'incline encore une fois loin de ses bases. Avec un bonus pour l'adversaire. Encore.

Car le BO restait en vie et marquait encore sur des errements rouge et bleu avec le premier essai du soir de Barry (17-13) un peu avant la pause. En fait, même mené à la pause, on pensait benoîtement qu’Aurillac pouvait, si ce n’est gagner, du moins faire plaisir à voir et peut-être quand même faire quelque chose alors que le banc avait quelques atouts à faire valoir.

Mais, banc de qualité ou pas, le retour des vestiaires dessinait un deuxième acte tellement à l’opposé des 40 premières minutes qu’Aurillac ne pouvait en fait rien espérer. Très décousue, la seconde période était surtout un long calvaire pour Aurillac contre un BO pourtant prenable.

Privé de cette souveraineté en mêlée qu’on lui avait d’abord connu, face au vent, très (trop pénalisé), le Stade n’est pas véritablement ressorti du vestiaire, et l’essai de Bevia à l’heure de jeu (son premier en Pro D2) s’il gardait le Stade dans le match, était un feu de paille pour des Aurillacois qui avaient laissé passer leur chance autour de la 50e avec deux essais biarrots coup sur coup. En fin de compte, et même si le bonus restait accessible dans les 20 dernières minutes, la rencontre s’était terminée à la pause pour le Stade. 

A Biarritz, Jean-Paul Cohade

Fiche technique

BIARRITZ (Stade Aguilera). Biarritz bat Aurillac 29-18. Mi-temps 17-13. Beau temps. Pelouse en bon état. Arbitre : M. Beun. Spectateurs : 4.000 environ.Les points. Biarritz : 5 essais Francoz (12e), Barry (36e, 53e), Fariscot (25e), Matiu (50e) ; 2 transformations Searle (13e, 50e).Aurillac : 2 essais Delarue (8e), Bevia (63e) ; 2 pénalités (22e, 34e) et 1 transformation (9e) Neisen.Biarritz. Jonas (Barry 9e) ; Fariscot, Martin, Joseph (David 61e), Cordin ; (o) Searle, (m) Pagès (Biscay 65e) ; Francoz (Maafu 55e), Augry (Matiu 45e), O’Callaghan (cap.) ; Mattews, Motoc (Francoz 65e) ; Petch (Haouas mt), Tolaï (Soury 50e), El Fakir (Tougne mt).Aurillac. Coertzen ; Van Rensburg, Pieters, Powell, Bevia ; (o) Neisen (Bastard 56e), (m) Delarue (cap.) (Alania 50e) ; Shvangiradze (Huurman 70e), Huurman (Tison 50e), Cambon (Maituku 56e) ; Dodson (Backhouse 56e), Backhouse (Rolland mt) ; Daniel (Crétu 45e, Daniel 56e, Crétu 61e), Loughnane (Nioradze 45e), Rodgers (Plantier 45e).