Challenge Cup : les bons et mauvais points de l'ASM après son succès sur les Cheetahs et avant son quart face à l'Ulster

Contre les robustes irlandais de l’Ulster, samedi prochain (13 h 30) en quart de finale de Challenge Cup, l’ASM Clermont va devoir conserver les points forts entrevus face aux Cheetahs et améliorer, si c’est possible, quelques lacunes récurrentes.

Ce dimanche après-midi, devant sa télé, Christophe Urios a eu le loisir de découvrir le jeu de l’Ulster avec l’œil neuf du coach pour qui la confrontation sera inédite. « Et oui, c’est une équipe que je n’ai jamais croisée dans ma carrière d’entraîneur. Cela dit, je n’ai pas été surpris par ce que j’ai vu, c’est un rugby typiquement britannique », juge le manager clermontois.

La victoire des Irlandais doit naturellement beaucoup au carton rouge de Montpellier (Willemse) et aux deux cartons jaunes concédés dans la foulée. « Le MHR a craqué suite au carton rouge après un début plutôt équilibré, estime Urios. Maintenant, l’Ulster est une équipe qui t’use, déroule son rugby, ne s’affole jamais. Ils aiment tenir le ballon, avancer en te poussant petit à petit à la faute. Mais ils ont aussi des failles, que je garderai pour moi. Ils en ont pris 50 chez eux en Champions Cup face à Toulouse… »

Avant de regarder et d’analyser la victoire des Irlandais (40-17) sur la pelouse de Montpellier, Christophe Urios a également pris le temps, ce dimanche, de décortiquer la performance de son équipe, sortie vainqueur (27-22) d’un huitième de finale que ses joueurs se sont rendus compliqués à l’extrême. « Franchement, on aurait dû l’emporter de quarante points », pestait encore le coach, ce dimanche.

La prestation de son équipe lui a permis de séparer le bon grain de l’ivraie... même s’il ne dit pas tout. « J’ai été rassuré par le match des avants. On a été costauds et dominants. La conquête a bien fonctionné aussi, même si on n’a pas tiré tout le bénéfice en raison de plusieurs maladresses. Après, on était déjà une équipe plutôt pénible à jouer dans les rucks, car on ferraille beaucoup, mais Alex (Fischer) nous a amenés sur ce match de l’efficacité grâce à ses bras et sa puissance ».

Le retour du flanker clermontois, éloigné des terrains plus d’une année, est naturellement une bonne nouvelle car il offre une option supplémentaire au staff dans ses compositions de la troisième ligne. Et Fischer possède un profil essentiel, celui du plaqueur-gratteur, très utile dans le rugby d’aujourd’hui. 

« Maintenant, il va lui falloir progresser physiquement pour qu’il puisse enchaîner les matchs », tempère Christophe Urios au sujet d’un joueur dont il connaît forcément les bulletins de santé ayant émaillé la carrière.

La performance de Sowakula, la qualité des matchs qu’enchaîne aussi Beria sont autant de sujets de satisfactions pour l’encadrement clermontois sur ce match remporté face aux Cheetahs.

Mais ce succès comporte également ses parts d’ombre. Celles qui ont amené une nouvelle fin de match stressante. Le banc des remplaçants, qui n’a pas vraiment joué son rôle en fait partie.

Et puis il y a le contenu en termes de jeu du côté des lignes arrière. Dans le sillage d’un Belleau qui n’a pas retrouvé le niveau d’excellence d’avant blessure, les trois-quarts ont beaucoup gâché. Le rugby proposé samedi a manqué de fluidité, de liant… et aussi de talent.

Le constat de ses forces et de ses faiblesses posé, quelle sera la stratégie clermontoise face à l’Ulster ? Une certitude, il faudra déjà relever le défi du combat des avants. Comme devant les Cheetahs... la première heure du match.

Christophe Buron