Renger Van Eerten, figure montante de la deuxième ligne du CA Brive : "On a tous eu honte de notre image contre Dax"
À 24 ans, le Hollandais Renger Van Eerten s’est clairement imposé dans la deuxième ligne du CA Brive. Un joueur bien dans sa tête et dans son corps.
Avec ses 797 minutes passées sur le terrain en quinze matches, dont dix titularisations, Renger Van Eerten est le deuxième ligne briviste le plus utilisé cette saison derrière Tex Ratuva (958 minutes).
Cette saison est tout simplement celle de l’éclosion pour le Hollandais de 24 ans. « La saison dernière était ma première en pro. J’avais beaucoup moins joué, mais tous les matches auxquels j’ai participé ont été une super expérience », rembobine le géant de 2,03 m, dont le meilleur souvenir demeure « le match à Perpignan. J’étais remplaçant. Je suis rentré après seulement dix minutes de jeu et j’ai inscrit un essai devant les supporters de l’USAP. Ça ne peut pas s’oublier. »
Engagé avec Brive jusqu’au printemps 2025, Renger Van Eerten n’a pas mis beaucoup de temps à trouver ses marques dans cette pro D2 où chaque journée de championnat ou presque accouche d’une surprise.
« En Top 14, j’étais plus marqué par les impacts. Je n’avais pas le même niveau qu’aujourd’hui. Je sens que j’avance plus et que je suis plus "confort" avec le ballon en main. En Pro D2, il y a plus de mêlées et de touches. Cela me va bien. »
Son activité sur le terrain s’en ressent, que ce soit en défense, dans l’alignement ou dans les tâches ingrates, ce jeu au sol dans lequel Brive a failli la semaine dernière à Dax (27-10).
« Mon rôle, ce sont les touches et le travail dur, comme les plaquages et les rucks. J’essaye d’être au top sur ça. Mon poids, désormais de 114 kg, me permet de demeurer mobile, de bien sauter en touche et de bien courir sur le terrain. Je suis souvent dans la bonne position pour plaquer. Quant aux rucks, c’est un des points sur lesquels Pierre-Henry Broncan a insisté dès son arrivée. Il faut y être vite. Cela demande d’être proche du porteur du ballon et de bien analyser la situation. Après, le ruck, c’est d’abord une question d’envie. »
En parallèle du ballon ovale, Renger Van Eerten prépare un master en business pour être diplômé bac + 5 à la fin de la saison dans l’idée de travailler un jour à l’international. Mais pour l’heure, il est 100 % rugby. Et tout entier dévoué à la cause du CAB. Au point de décliner les appels du pied des entraîneurs des Pays-Bas.
Brive sa seule et unique priorité« Ma priorité, c’est d’avoir du temps de jeu à Brive. C’est pourquoi j’ai toujours dit non à la sélection jusqu’à présent. Comme j’ai la double nationalité américaine, j’ai aussi été approché par la sélection des États-Unis, mais j’ai aussi refusé. Ma priorité, c’est Brive », insiste celui qui n’a pas été mécontent de voir débarquer cet été à Brive un de ses compatriotes, Teun Karst, qui joue comme lui en deuxième ligne.
« Il a 5 ans de moins que moi, mais on s’entend bien. On mange souvent ensemble, on s’aide mutuellement. Et puis, cela fait du bien de parler hollandais. »
Optimiste par nature, Renger Van Eerten croit encore à la qualification.
« On peut battre tout le monde. Je suis 100 % convaincu qu’on peut le faire. Il faut avoir cette mentalité, sinon, ce n’est pas la peine de rentrer sur le terrain. Et puis, on a tous eu honte de notre image contre Dax. Ce n’est pas nous, ce ne sont pas nos valeurs. On doit mettre tout ce qu’on a dans le ventre, se battre jusqu’au bout. Quand je suis arrivé à Brive il y a 5 ans, je voyais le CAB être capable de battre n’importe qui. Cela m’avait inspiré. Je veux donner cette inspiration aux plus jeunes. »
Cette inspiration, le CAB devra la donner dès ce jeudi soir (21 heures) face à Colomiers étant entendu qu’une défaite cela serait tout simplement synonyme de fin de saison prématurée.
Pascal Goumy