Le piéton avait été tué sur le coup dans l'Allier : le conducteur condamné à de la prison avec sursis
Un homme de 52 ans a été condamné à un an de prison avec sursis pour homicide involontaire, ce mardi 9 avril, à Montluçon (Allier), après l'accident de voiture qui avait coûté la vie à un piéton de 79 ans, le 23 septembre 2022.
Ce matin du 23 septembre 2022, l’homme, qui allait fêter ses 80 ans trois mois plus tard, quitte son domicile de Saint-Martinien pour sa marche quotidienne de sept kilomètres.
Quelques minutes plus tard, vers 7 h 15, il est fauché par une voiture, sur la route départementale 40, lieu-dit "La Tuilerie de Bartillat". Il est tué sur le coup. Sa compagne, alertée par un voisin, constate son décès avant l’arrivée des secours.
"Coupable", mais "en partie responsable", dit le prévenuLe conducteur du véhicule, un habitant de la commune voisine d’Archignat âgé de 52 ans, a été reconnu coupable d’homicide involontaire, mardi 9 avril, devant le tribunal correctionnel de Montluçon. Il a été condamné à un an de prison avec sursis. Son permis de conduire a été annulé et il a l’interdiction de le repasser avant six mois.
Parties civiles. Il devra verser, in solidum avec son assurance, 30.000 € à chacun des trois enfants de la victime, 35.000 € à sa compagne, 10.000 € à chacun de ses quatre petits-enfants et 2.000 € à son arrière-petite-fille, ainsi que 2.500 € pour les frais de justice.
Mais à la barre, s’il se sent "coupable", il ne reconnaît qu’"en partie" sa responsabilité. Durant les deux heures de l’instruction, il n’a eu de cesse de répéter qu’il n’a pas vu le piéton. Qu’il a été ébloui par les feux de croisement d’une voiture arrivant en sens inverse et qu’il a eu le réflexe de serrer sur la gauche. "J’étais entre 90 et 100 km/heure. Je n’avais pas les yeux sur le compteur. Je regardais les phares en face."
Le piéton avait été percuté de dosNi l’alcool ni les stupéfiants ne sont en cause. L’expertise montre que le quinquagénaire roulait bien à 90 km/h, mais que son véhicule a empiété sur l’accotement herbeux sur lequel marchait le piéton. Celui-ci a été percuté de dos et projeté à plusieurs mètres du point d’impact.
L’expert note également une bonne visibilité sur cette route rectiligne, malgré une luminosité réduite liée à l’heure matinale. Et il relève un défaut de pression sur un pneu arrière qui oblige l’automobiliste à forcer continuellement sur la droite pour garder sa trajectoire.
Un trajet quotidien pour se rendre au travailL’enquête établira que des SMS ont été échangés entre le conducteur et sa compagne quelques minutes avant le drame. "Je n’étais pas sur le téléphone au moment de l’accident", objecte le prévenu, qui affirme s’être arrêté pour écrire ses messages. C’est un trajet qu’il effectue tous les jours de la semaine, pour se rendre sur son lieu de travail, à Malicorne. Il est chauffeur routier depuis plus de vingt ans.
Seher Turkmen