Un ancien maire du Cantal cultive des morilles dans son jardin : une première récolte de 25 kilos
L’ancien maire de Saint-Julien-de-Toursac, Claude Maniol, occupe sa retraite en chassant. Et en cultivant des morilles sous une serre. La première récolte a été fructueuse : environ 25 kilos.
« Avec papi, il faut s’attendre à tout… » Quand son grand-père a décidé de se lancer dans la culture de morilles au fond du jardin, Paul, âgé de 9 ans, n’a pas paru très étonné… « C’est l’idée d’un de mes cousins, Clément Boissière, qui habite à Figeac. Il en fait pousser depuis longtemps et il m’a proposé d’en faire aussi », explique la voix posée de Claude Maniol, un solide gaillard de 74 ans qui a toujours vécu à Saint-Julien-de-Toursac, avec Annie, son épouse.L’idée le séduit. Au fond de son jardin, près du puits, il crée une serre de toutes pièces. « Elle est faite avec tout ce que l’on a pu récupérer de la maison de campagne quand on a fait les travaux », indique Claude Maniol, conseiller municipal durant 37 ans et maire de mars 2001 à mars 2014 de Saint-Julien-de-Toursac, un village d’une centaine d’habitants, coupé en deux par la Nationale 122. Des portes, des fenêtres, des planches, et des bâches isolantes, la serre unique en son genre est malgré tout solide, et couvre une surface de 18 m².
J’ai apporté de la terre d’un de mes terrains. De la terre souple qui était en bordure d’un buisson. Je l’ai enrichie en sucre, avec des pommes pourries, entre autres.
Sous la serre, quatre monticules ont été réalisés à l’automne 2023. « Avec le cousin, nous avons commandé le mycélium dans une entreprise à Bordeaux. Il arrive sous forme d’un bloc, qu’on divise en bandes et que l’on place sur le haut des monticules. Après, on couvre d’un carton vierge de peinture et de produits chimiques. Et on attend. » Située près du puits, la serre dispose d’un système d’arrosage et de brumisation. Les champignons aiment l’humidité. « On arrose deux à trois fois par jour », confirme Claude Maniol.
Surveiller les limaçons« Quand le carton a blanchi, on l’enlève et on place du blé cuit et des feuilles qui vont permettre aux morilles de pousser. Et on laisse faire. Normalement, au bout de quinze jours, les premières morilles sortent. » Mais il convient, selon Claude Maniol, de surveiller tout particulièrement « les limaçons, très friands de morilles. En revanche, il faut bien laisser les vers dans la terre, leur action permet de bien aérer le sol ».
Ils cultivent des morilles en Creuse
Pour la première année, le retraité a récolté environ 25 kilos, entre le 12 février et le 25 mars. « D’après mon cousin, qui a plus d’expérience, il peut y avoir une repousse. » En ce début de printemps, il fait bon appartenir à la famille ou au cercle d’amis de Claude Maniol. « On en garde un peu pour nous, on donne l’essentiel », sourit l’ancien maire. Qui devrait renouveler l’opération avec un plaisir non dissimulé.
Bruno-Serge Leroy