A Tulle, le Planning familial a déménagé au 28 rue Jean-Jaurès et veut tenir son rôle
Le Planning familial de Tulle a déménagé et se trouve désormais au 28 de la rue Jean-Jaurès. Là, écoute, conseils et soutien sont offerts anonymement à toute personne en questionnement ou en difficulté avec sa vie affective ou sexuelle.
Auparavant abritée dans un appartement au 2 avenue Charles-de-Gaulle, l’association du Planning familial a déménagé avenue Jean-Jaurès, au n°28, il y a quelques semaines. « C’est vrai qu’on a gagné en visibilité en se déplaçant ici, se réjouit Mylène Deroche, l’une des trois salariées du Planning familial de Tulle (Corrèze), même après trois ans d’existence dans la ville, beaucoup de gens ne nous avaient pas identifiées et pas localisées ».
« On nous confond aussi parfois avec le centre de planification de l’hôpital qui s’appelle désormais centre de santé sexuelle », constate Hélène Guiral.L’association Planning familial, groupe de Tulle, peut compter sur une quinzaine d’adhérents-militants, dont certains interviennent au cours des animations ou dans le cadre d’entretiens avec le public.
« On a le temps que les médecins n’ont pas… »« Nos principales actions restent les animations en milieu scolaire ou socio-éducatif. Nous intervenons au sein des lycées agricoles, des CFA, des maisons d’enfants à caractère social ou des Cada pour évoquer les difficultés des personnes avec leurs orientations sexuelles, leurs questionnements de genre, la notion de consentement et de plus en plus, les problèmes de violences sexuelles ou intra-familiales », résume Mylène Deroche.
Le Planning familial est aussi connu comme lieu d’information sur la contraception, l’IVG, les MST : « Nous ne sommes pas des professionnels de santé, mais on a une approche humaniste, on prend le temps d’écouter les personnes en difficulté et de les orienter vers les professionnels compétents ou vers des solutions qui leur conviennent, indique Hélène Guiral, en fait, on a le temps que les médecins n’ont pas, notamment pour parler de contraception. »
Les salariées du Planning familial de Tulle regrettent un manque d’ancrage sur le territoire. Ce n’est pourtant pas faute d’y travailler : « Nous avons des difficultés avec l’Éducation nationale, qui semble ne pas nous souhaiter dans ses établissements. Pourtant, nous avons fait plusieurs animations dans les écoles il y a 2 ou 3 ans, avec de très bons retours de professeurs… C’est peut-être notre côté “militant”. Mais globalement, on manque de soutien des pouvoirs publics », déplorent les deux salariées.
Elles le déplorent d’autant plus qu’elles ont des projets innovants d’actions ou de formations (en direction des jeunes et des enseignants) qui n’aboutissent pas.
Le numéro 28 L’immeuble du 28 avenue Jean-Jaurès à Tulle est un lieu singulier. Il a été racheté il y a quelques mois par cinq personnes sous la forme juridique d'une SCI, Société civile immobilière. Le plus visible, c’est bien sûr la librairie d’occasion et maison d’édition La Mérule. À l’étage, c’est donc le Planning familial qui a trouvé sa place dans deux pièces contiguës. Un lieu d’accueil, de réunion et de travail et une pièce plus cosy pour accueillir les gens dans une ambiance chaleureuse. Une architecte y a également installé son bureau, ainsi que Jesuit refugee service, une association d’accompagnement des personnes demandeuses d’asile. Il reste encore deux locaux en haut pour accueillir des associations ou particuliers dans un espace et un esprit co-working.
Arnaud Besnard