Vainqueur de Béziers (27-7), Aurillac sort de la nasse avec panache

Sous pression après Grenoble (55-10), Aurillac a radicalement changé de visage, vendredi 19 avril (27e J. de Pro D2) pour dominer Béziers de la tête et des épaules (27-7) et reprendre 11 points d’avance sur Montauban à trois journées de la fin.

Bon Dieu mais pourquoi faut-il que cette équipe soit dans le dur pour sortir un match de cette envergure ? ! Vendredi 19 avril, on a retrouvé le Stade Aurillacois, le vrai, le grand, le beau, celui qui peut passer au rouleau compresseur des cadors aux dents longues. Celui qui sait se transcender dans les moments les plus chauds, et Dieu sait que c’était chaud avant ce match.

Ce matin, Aurillac n’est pas maintenu. On y a trop cru avant le coup de bambou du dernier mois. Mais avec un visage comme celui d’hier, une envie décuplée et qui dépasse les coups du sort, et puis une conquête qui maîtrise à ce point son sujet, on n’a envie de se dire qu’il est débile d’avoir peur.

Parfait dans son animation, Antoine Aucgne a su alterner à merveille entre jeu à la main et couprs de pieds astucieusement dosés pour prendre à revers la défense haute de Béziers.

D’entrée de jeu, sans complexe, le Stade avait mis la marche avant. Et sans un en-avant de passe à la suite d’une percée de Loughnane qui suivait un offload de Delarue, Aurillac aurait planté le premier essai en moins de deux minutes par Coertzen.

Il fallait juste attendre trois minutes de plus et une séquence lumineuse, après une flamme allumée par Aucagne suivie d’un renversement limpide pour envoyer le Sud-Africain en terre promise. Aurillac avait mis la main sur le match et il n’allait pas lâcher son emprise, dans une rencontre qu’il a maîtrisé.

Le Stade a perdu Lasha Mchelidze sur blessure au bout de huit minutes ? Eh bien Tim Daniel a sorti un match de gros dingo durant 70 minutes, à coups de charges, de plaquages destructeurs, de mêlée tenues en patron. Personne n’a dû siffler de berceuse au pilier hier soir, mais le club peut lui chanter quelques louanges. Comme à ce collectif retrouvé, en fait. Parce que c’était le jour et la nuit avec le match de Grenoble.

Sorti au bout de 8 minutes, Lasha Mchelidze était victime d'une déchirure musculaire, subi lors de sa percée sur l'essai de Coertzen sur une action qui valait d'ailleurs un carton jaune à Malié.Sorti en seconde période, Beqa Shvangiradze était pour sa part touché à une cheville et doit passer des examens.

Dans une forme d’euphorie qu’on aurait tellement aimé voir il y a un mois contre Aix, quand un autre possible pouvait être rêvé, le Stade était sur un petit bout de nuage et jouait au rugby, vraiment, avec des intentions, une alternance quasi parfaite entre les ballons joués à la main et au pied pour déstabiliser la défense héraultaise, avec un Aucagne des grands jours à la baguette et un Manuofetoa retrouvé.

Assez logiquement, le deuxième essai venait au sortir du premier quart d’heure, inscrit en force par Shvangiradze, pour mener 14-0, et même 17-0 à la demi-heure de jeu après une pénalité d’Aucagne. La réduction du score, un peu avant la pause, après une petite erreur cantalienne et un bras cassé qui se transformait en pénatlouche pour accoucher d’un essai de l’inévitable Costa Sorti, n’était qu’une péripétie.

Auteur du troisième essai, Luka Nioradze a donné au Stade une avance confortable dans un match où on sentait soudain que rien ne pouvait plus arriver de négatif à Aurillac.

Le début du second acte confirmait qu’avec ce que le Stade était prêt à mettre, ce match était imperdable. Même en étant réduit à 14 après un carton jaune pour Tison, le Stade ne lâchait rien et même allait accroître son avance sur une nouvelle pénalité d’Aucagne (20-7, 55e).

Avec un banc qui était dans la droite ligne de ce que les titulaires avaient commencé à faire et une défense qui écœurait les Héraultais, les hommes de Roméo Gontinéac pouvaient même remettre un coup de râpe avec un essai de Nioradze qui, chose impensable avant le match, laissait la porte ouverte à un espoir de bonus offensif.

Le cinquième point ne devait pas venir malgré de multiples tentatives. La soirée était quand même pas loin d’être parfaite pour un Aurillac qui a repris un gros bol d’air sur Montauban, défait chez lui par Vannes (26-36). Une semaine après l’éclipse de Grenoble, les planètes étaient alignées en faveur du Stade. 

Jean-Paul CohadePhotos : Jérémie Fulleringer

Aurillac 27 - Béziers 7

Aurillac (Stade Jean-Alric). Mi-temps : 17-7. Arbitre : M. Lasausa. Pelouse moyenne. Temps frais et sec. Spectateurs : 3.600 environ.Les points. Aurillac : 3 essais Coertzen (5e), Shvangiradze (17e), Nioradze (65e) ; 2 pénalités Aucagne (30e, 55e) ; 3 transformations Aucagnes (6e, 17e, 66e).Béziers : 1 essai Costa Storti (37e) ; 1 transformation Marques.Cartons jaunes. Aurillac : Tison (49e) ; Béziers : Malié (6e).Aurillac. Palmier ; Pieters, Bastard, Manuofetoa (Neisen, 71e), Coertzen ; (o) Aucagne, (m) Delarue (Alania, 56e) ; Shvangiradze (Maituku, 43e), Tison (cap.) (Cambon, 71e), Huurman (Burduli, 56e) ; Dodson, Masterson ; L. Mchelidze (Daniel, 8e, puis Rodgers, 79e), Loughnane (Nioradze, 49e), Rodgers (I. Mchelidze, 49e).Béziers. Dreuille ; Costa-Storti, Recor, Tupuola (Votu, 27e), Plazy ; (o) Malié, (m) Marques (Short, 56e) ; Koen, Ancely (cap.), Van Bost ; Madigan (Gayrault, 49e), Gunther (Madigan, 62e) ; Zabala (Alongi, 46e), Boulassel (Gonzales, 46e), Akhaladze (Amrouni, 56e).