On vous dit tout sur les livres de poche recommandés par nos journalistes

Il est bon marché et pratique. Le livre de poche, on adore mais lequel choisir parmi les nouveautés sorties en librairies ? Nos journalistes se sont penchés sur la question. On vous dit tout sur les livres de poche coups de cœur de la rédaction.

Les journalistes de la rédaction ont fouiné parmi les nouvelles éditions de livres de poche pour vous dénicher quelques pépites littéraires à ne pas louper. Les voici :

La bonne moitié de Romain Gary. Cette Seconde Guerre, 80 ans après ne souffre toujours d’aucune nuance. D’un côté les méchants nazis et collabos. De l’autre, les gentils résistants. Une période qui va définir la morale intellectuelle française pour des décennies. Et Gary arrive. Propose un Huis clos (Sartre) à la libération. Où des pupilles de la nation découvrent leur sauveur un pied dans la Résistance, un pied dans la Gestapo. Que faire ? La tentation de la justice maison, pendant que dehors les Français tondent et lynchent aussi arbitrairement que les Allemands. Sauver la bonne moitié de cet homme ? Gary et son droit de recracher.(éd. Gallimard, 240 p., 8,90 €) Simon Antony

Papa courait les paris de Louise Meriwether. Francie, 12 ans, vit avec sa famille noire dans un petit appartement miteux de Harlem, à New York. La grande dépression n’a pas arrangé la vie déjà pauvre des habitants du quartier, noirs, portoricains, caribéens ou juifs. Pour nourrir les siens, le père de Francie recueille les paris sur le tirage du nombre. Un tirage qui représente la seule lueur d’espoir de ces laissés-pour-compte. Pauvreté, discrimination, violences, pédophilie, mais aussi rébellion, solidarité, tendresse nourrissent le quotidien de Francie et des siens. Poignant (éditions 10-18, 240 pages, 8,30 €).Laëtitia Chrétien

Numéro deux de David Foenkinos. Toujours avec un style fluide et touchant, David Foenkinos s’intéresse à la vie de Martin Hill, celui qui n’a pas été retenu pour jouer le rôle d’Harry Potter. Ce numéro deux, donc, n’aura pas, pour autant, une vie ordinaire et simple. Tout le ramène, sans arrêt, à ce qu’il aurait pu vivre. Même quand il s’éloigne de tout ce qui touche de près ou de loin à ce succès planétaire, il est rattrapé par ce HP. Il tente de se soigner, d’anticiper les situations où il y aura forcément quelqu’un qui fait allusion à l’autre, Daniel Radcliffe. Un beau roman, original, que toutes les générations peuvent, doivent lire. (Mon Poche, 240 pages, 8, 90 €).Sylvie Anibal

Les Flammes de pierre de Jean-Cristophe Ruffin. Le très prolifique Académicien, vainqueur du prix Goncourt en 2001 avec Rouge Brésil, s’attaque à une de ses passions - l’alpinisme - avec ce roman originellement sorti en 2021 et désormais disponible en poche. Cette histoire d’amour classique entre un guide de montagne désenchanté et une Parisienne dopée à la performance a tout d’une comédie romantique avec, pour décor, le massif du Mont-Blanc. Au programme, donc : paysages splendides et grands sentiments. Un bel exemple de littérature populaire. (Folio, 384 pages, 9,40 €). Rémi Bonnet

La passion du mal de Jean-Luc Ployé. Expert judicaire  depuis 40 ans, le psychologue Jean-Luc Ployé a sondé l’âme de milliers de mis en cause et de victimes au fil de sa carrière. Il s’est notamment retrouvé face à Michel Fourniret, Francis Heaulme ou encore Jacques Rançon, le tueur de la gare de Perpignan. Cette fois, il a choisi de renverser les rôles et de procéder à son "auto-analyse". L’occasion de revenir sur son parcours personnel, les affaires et les rencontres qui l’ont marquées, et d’évoquer les ressorts de sa "passion du mal". (éditions Mon Poche, 154 pages, 8,60 €)Stéphane Barnoin

Elles d'Alba de Céspedes. Une traduction révisée pour cette fresque intime publiée en Italie en 1949. Alessandra grandit dans la Rome des années 1930, et suit, "jour après jour, les programmes établis par d’autres". Elle pense s’affranchir de la tradition patriarcale qui emprisonne sa mère et sa grand-mère en épousant un professeur antifasciste. La jeune étudiante estime que Francesco saura voir en elle une égale. Mais la désillusion d’Alessandra sera à la mesure de ses espoirs. Ce texte très fort résonne avec le film récent Il reste encore demain (traduit de l’italien par J. Bertrand, révisé par M. Lesage, Folio, 672 pages, 10,40 €).Pascale Fauriaux