Comment l'association ASSEE veut-elle aider les salariés souffrant de mal-être au travail, en haute Corrèze ?
C’est pour aider et accompagner les personnes qui souffrent au travail qu’est née l’Association soutenir la santé émotionnelle en entreprise (ASSEE). Des permanences avec psychologue du travail, conciliateur et formateur en risques psychosociaux vont être mises en place.
L’association est née d’un constat : « En discutant autour de nous, on s’est rendu compte que beaucoup de gens souffraient au travail. On s’est dit qu’il fallait faire quelque chose », résume Chrystèle Winckel, éducatrice accompagnant des déficients légers et vice-présidente d’ASSEE, l’Association soutenir la santé émotionnelle en entreprise, créée le 3 novembre dernier à Ussel. À qui s’adresse cette association et comment entend-elle aider les personnes en souffrance ?
Le constat de l'augmentation des arrêts maladie« On rencontre beaucoup de gens et dans la discussion, on se rend vite compte qu’il y a beaucoup de souffrance au travail et que les gens ne savent pas à qui en parler, confie Karen Monzat, la présidente de l’association, salariée à la Poste et praticienne bien-être. Il y a beaucoup d’arrêts maladie pour du mal-être au travail, ce qui coûte cher et engendre des tensions dans l’entreprise. On s’est donc demandé comment nous pouvions améliorer le climat délétère en entreprise où les salariés sont de moins en moins nombreux, avec une charge de travail et une cadence qui augmentent. Ce mal-être touche tout le monde, les salariés mais aussi les cadres, les chefs d’entreprise. Nous voulons donc via l’association faire de la prévention pour éviter cela mais aussi accompagner les personnes quand le mal-être est déjà installé. »
Une association pour les salariés et aussi les chefs d'entrepriseÀ toutes les personnes, majeures et qui travaillent, et qui ressentent un mal-être dans leur emploi. « Quand une personne commence à ne plus avoir envie d’aller au travail, qu’elle a mal physiquement comme mal au ventre avant d’y aller, qu’elle se demande quel sens elle va donner à sa journée…, liste Karen Monzat. Ce sont des symptômes qui montrent que la personne est déjà en souffrance, certains sont même déjà en burn-out". Outre les personnes qui souffrent, leur entourage (famille, collègues, chefs d’entreprise, médecine du travail, syndicats…) peut indiquer l’association à la personne souffrante.
Le mal-être au travail, l'affaire de tous
Psychologue du travail, praticien bien-êtreL’association va, à la rentrée de septembre, mettre en place des permanences. « La personne qui viendra sera écoutée et pourra être orientée vers un psychologue du travail qui sera prestataire de l’association, c’est pour cela que nous avons demandé des subventions », ajoute la présidente qui précise que l’association n’est pas là « pour régler la situation de mal-être mais elle s’appuiera sur des professionnels qui interviendront auprès des salariés en mal-être pour qu’ils aillent mieux. L’accompagnement individuel durera trois mois. »
Une conférence sur les risques psychosociaux en juin
Comment l’association va-t-elle s’y prendre pour se faire connaître ? « On veut développer des partenariats avec les entrepreneurs, l’association peut être une aide pour eux », indique Chrystèle Winckel. Pour prévenir ce mal-être, ASSEE veut faire de la prévention. Pour cela, elle organisera le 28 juin à la salle multimodale d’Ussel une conférence dans lequelle sera présentée l'association et sur les risques psychosociaux (RSP) avec un formateur RSP, un médiateur, un docteur en biologie, un psychologue du travail… L’adhésion à l’association est annuelle, le montant n’a pas encore été déterminé. Pour entrer en contact avec ASSEE, page Facebook ASSEE Ussel.
Estelle Bardelot