Aux thermes du Mont-Dore, on dorlotte les curistes et on boute leurs affections rhumatismales
Ils sont aussi étonnants et somptueux à l'intérieur, qu'ils paraissent austères, vus de l'extérieur. Mais ce qu'il y a de meilleur encore, aux thermes du Mont-Dore, ce sont ses eaux chaudes, bicarbonatées et riches en silice qui viennent soulager les affections respiratoires et rhumatologiques. Plus de 9.000 curistes par an ne jurent que par elles. Direction les thermes du Mont-Dore (Puy-de-Dôme), entre émerveillement pour les yeux et bienfaits pour le corps !
Séverine Thomas-Gardet est assez sûre de sa prophétie : "sitôt que l’on passe cette porte, vous allez voir, il y a un effet "waooouh" en pénétrant dans le hall des sources." Dans le mille ! L'effet waooouh est bel et bien au rendez-vous. "Dieu ! Que c’est beau, l’établissement des bains du Mont-Dore", exhalait (déjà !) George Sand, en 1827, alors qu’elle y séjournait pour une cure thermale.Les thermes du Mont-Dore et sa somptueuse décoration néo-byzantine. Photo thierry Lindauer Près de 200 ans plus tard, et même en ignorant tout de leur illustre prédécesseure, les curistes du XXIe siècle semblent imiter et partager l’enthousiasme de la femme de Lettres, quand, en peignoir, ils se glissent dans ses pas.
En 2024, l’établissement des Thermes du Mont-Dore (*) estime qu’ils seront plus de 9.000 à affluer au pied du Sancy pour "y prendre les eaux" et soulager affections rhumatismales et des voies respiratoires. Un chiffre quasi équivalent à la fréquentation d'avant COVID-19.
Une merveille pour les yeux, un prodige pour l’organismeLa nouvelle directrice aux commandes, depuis mars dernier "des plus beaux thermes de France ; certains disent même d’Europe", sait bien qu’elle ne doit pas cet engouement des curistes aux seuls magnifiques panoramas du Sancy ni même au majestueux cadre des bâtiments d’inspiration néo-byzantine - classés aux Monuments Historiques depuis 1989 -, aux fascinantes finitions Art Déco et édifiés sur les vestiges des thermes gallo-romains.
Cures libres, dès 5 jours, ou cures conventionnées de 18 jours, ici on est dans de la médecine thermale
insiste Séverine Thomas-Gardet.Séverine Thomas-Gardet, la directrice des thermes du Mont-Dore, arrivée en mars 2024 dans la station puydômoise. Photo Thierry Lindauer.
Au Mont-Dore, le vrai joyau des thermes c'est le jaillissement de ses eaux, riches en silice, carbogazeuses, bicarbonatées et sodiques qui jaillissent entre 36 et 44 °C. "Notre eau est un médicament ; les soins qu’on prodigue sont des médicaments. Et on a des médecins, sur place, chaque matin". Au Mont-Dore, on n’est pas dans un spa, on vient prendre soin de sa santé. Nuance. "On ne fait pas de la thalasso, ici", prévient-elle. Au programme, tout un parcours de soins adapté à chaque curiste après entretien avec un médecin thermal. Selon les pathologies, suivront des bains, des injections de gaz ou la pose de cataplasmes d’argile pour la rhumatologie ; des aérosols, inhalations, gargarismes ou lavages des sinus par la méthode de Proëtz dans le cas des troubles ORL. La pose de cataplasme d'argile aux thermes du Mont-Dore. Photo Thierry Lindauer
Pas seulement pour les seniorsQuitte à battre en brèche d’autres préjugés, la directrice rappelle que curiste n’est pas synonyme de sénile. Ni de cacochyme. La moyenne d'âge du curiste montdorien a tendance à fléchir. Et évoque l’exemple de Nina, 6 ans, l’une des premières petites curistes de la saison, sujette aux otites à répétition. Son grand-père, Jean-Luc, est un familier des cures d’eaux du Mont-Dore. Il a été dirigé là presque en dernier recours, par son médecin généraliste, au terme de longues années de prises en charge thérapeutiques, toutes plus vaines les unes que les autres, pour qu’il recouvre l’ouïe, l’odorat et le goût.
"J’ai retrouvé l’audition, puis chacun de mes sens il y a quelques années, grâce aux cures, ici. Aujourd’hui, après tout ce que j’ai traversé, c’est que du bonheur".
s’émeut-il, reconnaissant.
Une cure unique en son genre au Mont-Dore
Pas étonnant qu'il ait convaincu tout son entourage, d'en tirer d'aussi solides bénéfices.Alyana, l'une des plus jeunes curistes de cette saison, aux thermes du Mont-Dore, venue soulager son asthme. Photo Thierry Lindauer. "Nina, sa petite fille, faisait beaucoup d’otites. Depuis deux ans, elle en fait bien moins, nous a confié sa maman. Et elle revient parce qu’elle y trouve un vrai bénéfice au quotidien. Même à son jeune âge !", sourit la directrice des thermes. Les thermes du Mont-Dore disposent d'un service premier (en supplément) dans un espace entièrement rénové en 2015. Photo Thierry Lindauer
(*) L’établissement appartient à La Chaîne Thermale du Soleil. Les thermes du Mont-Dore prennent en charge les patients du syndrome d’Ehlers Danlos et HSD (désordres du spectre de l’hypermobilité). Ils sont ouverts d’avril à novembre.
Marie-Edwige Hebrard