David Delarue, transfuge de Brive devenu taulier à Aurillac
Trois ans après son départ de Brive, David Delarue va retrouver le Stadium, vendredi 26 avril (19 h 30, 28e journée de Pro D2), dans la peau d’un cadre du Stade Aurillacois pour un derby qu’il a remporté une fois de chaque côté.
Des derbies entre Brive et Aurillac, David Delarue en a déjà joué deux depuis qu’il est professionnel. Un dans chaque camp. Mais vendredi 26 avril, ce sera le premier au Stadium avec le maillot rouge et bleu.
« Je suis content de venir rejouer à Brive. J’ai pas mal de connaissances là-bas, au niveau du staff et des joueurs », pose le numéro 9, dont l’équipe se déplace avec une chape de plomb en moins au-dessus de la tête depuis le succès probant des Auvergnats contre Béziers (27-7) vendredi dernier.
Des retrouvailles déjà digérées« C’est vrai que ce match nous a donné une petite bouffée d’oxygène pour le maintien, mais mathématiquement ce n’est pas acquis, et on en a bien conscience. Tous les points vont compter. Après, à titre perso et collectif, le succès contre Béziers nous a permis d’entamer la prépa de ce match avec un petit peu plus de sérénité et de confiance, et j’espère que ça va nous aider à faire une bonne performance et faire douter cette équipe de Brive. »
Devenu un cadre dans le Cantal, où il s’est affirmé rapidement comme un leader, David Delarue jouera un match particulier ce vendredi. Même si le fait de retrouver son ancien club a déjà été digéré.
Quand j’ai su qu’ils descendaient, ça m’avait fait bizarre. Le fait d’affronter Brive n’est pas quelque chose qui me plaisait beaucoup parce que j’y suis né, que j’y ai joué. Mais une fois que la saison avait commencé, il y a eu plus d’excitation et l’envie de faire une performance.
Et puis, surtout, les retrouvailles ont déjà eu lieu, au match aller et à Jean-Alric. Avec un succès où le demi de mêlée avait été un des éléments moteurs côté cantalien.
Le dernier exemple en date d’une navette qui a souvent fonctionnéAurillacois depuis trois saisons, le numéro 9 démontre en tout cas que le passage d’un club à un autre peut se faire assez facilement. La navette n’est pas nouvelle.
Dans ses années brivistes, Delarue avait côtoyé des joueurs comme Petrus Hauman et Saïd Hirèche - pour ne citer qu’eux - qui avaient pleinement été adoptés en Corrèze pour devenir des patrons du Stadium après avoir fait les beaux jours de Jean-Alric. Conséquence, peut-être, d’une proximité entre les deux clubs qui n’est pas seulement géographique.
« Il y a le fait que ce n'est pas loin, c’est vrai. Ici, j'ai retrouvé un groupe simple, comme il y avait à Brive. Avec des bons mecs. Et je me suis tout de suite senti très bien en arrivant. J’ai aussi retrouvé Anderson (Neisen) et grâce à lui, j'ai pu m’intégrer rapidement. »
« Je me suis vite greffé au groupe qui me correspond aussi : simple, avec un bon état d’esprit. Sur ce point, c'est assez similaire. Ce qui fait que c’est facile de s’intégrer quand on vient de Brive ou d’Aurillac », avance David Delarue.
Un derby d’abord vécu en tant que (jeune) supporterUne facilité… même quand on a été biberonné à un des deux clubs, qu’on a vibré pour lui dès le plus jeune âge, avec, entre autres souvenirs du derby, un duel majeur qui avait eu lieu au Stadium en 2013, et la demi-finale remportée par le CAB.
« Je m’en rappelle. J’étais au stade pour ce match. J’étais jeune et je supportais Brive à fond. Je me rappelle de l’essai de Jamie Noon qui avait tué les espoirs d’Aurillac. C’était un super souvenir pour moi. Aujourd’hui, j’ai deux derbies à mon actif comme joueur. Là, j’en aurai un troisième. Pour l’instant, j'ai deux victoires. J’en espère une troisième, même si on sait que ce sera très compliqué ».
Compliqué, c’est un mot qui s’applique bien à la saison d’Aurillac à l’extérieur. « On s’attend à une grosse opposition. On ne va pas jouer le match avant. On sait qu’on a des difficultés à l’extérieur jusqu’à présent. Il faut qu’on se concentre sur nous, qu’on fasse ce qu’on sait faire. On a vu contre Béziers que quand on mettait les ingrédients tous ensemble, on était capable de faire un super match. »
Jean-Paul Cohade Photos : Jérémie Fulleringer & Stéphanie Para