Opposé aux mégabassines, ce conseiller régional de Haute-Loire les compare à un "coup de poker pour les agriculteurs"
Le week-end dernier, plus de 5.000 opposants au projet de construction de mégabassines se sont rassemblés dans le Puy-de-Dôme. Renaud Daumas, conseiller EELV pour la Haute-Loire au conseil régional AuRA, était présent à cette randonnée "festive".
Renaud Daumas, maraîcher bio et conseiller EELV pour la Haute-Loire, a fait le déplacement dans le Puy-de-Dôme pour protester contre ces retenues d’eau, mais pas que… Le maraîcher altiligérien appelle au dialogue.
Mégabassines : un investissement peu rentable ?Avant l’aspect environnemental, il se montre inquiet par le surinvestissement des agriculteurs dans ces projets. "Il y a un chiffre facile : sur les 20 dernières années, avec les débits de l’Allier, il y a seulement six années où ils auraient pu remplir ces mégabassines. On voit que c’est un gros coup de poker pour les agriculteurs. Cela va leur coûter, même avec les 70 % d’argent public, autour de 300.000 € par agriculteur. Alors que ce système marchera un an sur trois. Ce n’est pas très raisonnable comme investissement."
Pour l’instant, il faut un certain débit dans l’Allier pour pouvoir pomper dedans entre novembre et mars. Renaud Daumas redoute que la mise en place des mégabassines soit suivie de régimes dérogatoires accordés pour pouvoir pomper même s’il n’y a pas assez d’eau dans l’Allier. "Tout cela impactera la biodiversité", prévient l’élu écologiste qui ne veut pas dicter sa vision.
Le maraîcher altiligérien souhaite que "tout le monde" soit mis autour de la table pour trouver un consensus autour de la gestion de l’eau. "Il faut revoir nos priorités et réfléchir à l’agriculture qu’on souhaite pour demain. Il faut prioriser, et ça, c’est par le débat démocratique. Pour l’instant, une tranche met la pression sur le gouvernement pour continuer comme avant, comme si de rien n’était."
Félix Mouraille