En Creuse, sale temps pour les hirondelles

Quand il fait 4°C le matin de bonne heure sur les bosses des Hautes Combrailles, les gelées frisent le bord des rivières.

En fait, il n’y a pas besoin de thermomètre, il suffit de regarder les hirondelles derrière les vitres. Si elles dessinent des courbes folles en criant au-dessus des têtes, c’est qu’on a dépassé les 10°C. Si elles volent en rase-mottes au-dessus de la verdure du jardin, on se situe en dessous de cette température, ce qui paralyse les insectes.

Quel que soit le temps qu’il fasse, le moineau s’en tire toujours beaucoup mieux. C’est un oiseau polyvalent du bec. Il se nourrit d’un rien et de tout en sautillant à terre ou sur les toits comme un bienheureux. Faute d’insectes, il mange des graines et, faute de graines, il improvise en se sucrant de bourgeons ou de fruits. L’hirondelle est une puriste, elle ne gobe que les insectes en vol. Elle les suit à la trace à quelque altitude qu’ils soient sur deux continents en suivant la belle saison. Au mois de mai 2012, les hirondelles sont mortes de froid lors d’un épisode neigeux de plusieurs jours. Les moineaux se sont adaptés et ont passé le cap.

Fidèles à leurs origines, les hirondelles rustiques continuent à nicher dans les anciennes étables. Certaines d’entre elles ont été construites au ras des routes départementales qui n’étaient jadis que de vulgaires chemins mal pavés. Elles sortent et entrent dans ces bâtiments des dizaines de fois par jour au mépris du danger de la circulation, toujours trop excessive en vitesse, dans les agglomérations.

Le moineau regarde ce spectacle d’en haut, bien en sécurité, sous ou sur son toit. Il n’apprécie pas trop ces élégantes étrangères qui n’ouvrent leur résidence secondaire que l’été. Les hirondelles ont voyagé pendant des milliers de kilomètres à travers l’Afrique et le sud de la France pour venir se reproduire ici. Il serait vraiment dommage qu’elles meurent d’un méchant coup d’ailes d’automobiles. Alors, c’est une raison de plus de rouler doucement?!