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Февраль
2024

Qui est Dahlia de la Cerda, l’autrice mexicaine à suivre selon Neige Sinno ?

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Dahlia de la Cerda à San Luis Potosi
“Chiennes de garde”, recueil de nouvelles de l’activiste et écrivaine mexicaine publié en 2022, est traduit en France. Installée au Mexique depuis près de vingt ans, l’autrice de “Triste Tigre”, nous dit en quoi cette voix féministe, marginale, violente, à l’humour très noir, est importante.
Dahlia de la Cerda à San Luis Potosi

Dahlia de la Cerda (née à Aguascalientes, au Mexique, en 1985) est une autrice qui revendique un lieu d’écriture. Elle écrit depuis sa classe sociale, depuis son origine raciale, depuis son genre, depuis les taudis (titre de l’un de ses essais).

Il s’agit de se situer pour que l’on sache d’où vient la colère, mais aussi pour écrire contre. Contre une série d’oppressions structurelles, économiques, sociales, culturelles qui menacent sa parole. Contre le féminisme blanc qui n’imagine pas de lieu de création pour les femmes racisées et pauvres, pour celles qui n’auront jamais de chambre à soi et pour qui la priorité n’est pas d’en avoir une. Écrire quand même, dans un geste à la fois rageur et généreux, pourrait résumer brièvement son programme. Mais ce serait encore réducteur que de ramener son écriture à sa place, car elle n’est pas que cela. L’inventivité de ses narrations et de son style le prouve.

Chiennes de garde est une série de courts récits entrelacés, qui se recoupent parfois, où des narratrices racontent à la première personne un bout de leur histoire. Qu’elles soient gamines de quartiers pauvres, filles de narcotrafiquants ou de députés, ces femmes ont en commun d’être nées dans un monde où tout est fait pour les empêcher de s’émanciper. Le texte joue avec les registres de l’oralité pour nous faire percevoir de l’intérieur les consciences des narratrices, et pour impulser un rythme rapide aux récits qui se construisent au fil du désir brûlant de raconter tant qu’il est encore temps. Car si un sentiment d’emballement domine, contrastant avec l’effet plombant des destins souvent tragiques, pathétiques ou sordides des héroïnes, il est dû au feu d’artifice verbal.

(Pop)culture de la violence

Dahlia de la Cerda est une enfant de la pop culture, ses références issues de domaines épars se combinent pour former des microcosmes aux esthétiques identifiables. Comme d’autres auteurs et autrices d’Amérique latine, elle joue à détourner les codes de genres populaires, se les réapproprie de manière libre et s’en sert pour fabriquer un monde bien à elle. Des écrivain·es de la génération précédente ont ainsi repris à leur compte et réinterprété le format du roman policier ou du roman historique.

Parmi les contemporain·es, Mariana Enríquez écrit des histoires d’horreur et de fantômes où les morts-vivants sont des disparus et des victimes de violences politiques et sociales. Mónica Ojeda, initiatrice d’un genre que l’on nomme parfois le gothique des Andes, fait voler des revenants transformés en condors au-dessus de villages maudits. Samanta Schweblin fait de la littérature fantastique héritée d’Adolfo Bioy Casares et Julio Cortázar le terrain d’expérimentation de formes qui oscillent entre l’onirisme et l’allégorie, pour mettre en scène le malaise et l’étrangeté d’un monde en crise. Yuri Herrera fait appel à la tragédie grecque et aux narcocorridos pour raconter le destin de personnages coincés malgré eux dans des intrigues criminelles.

Les références de Dahlia de la Cerda sont multiples et soulignent la présence constante de la violence dans la culture mexicaine contemporaine, à la fois oppression et résistance. Chiennes de garde, dont le titre original Perras de reserva renvoie à Reservoir Dogs de Quentin Tarantino, en le féminisant, fait appel aux telenovelas, au reggaeton, à la narcoculture. Une culture fortement influencée par le règne de l’idéologie capitaliste et du narcotrafic, où la loi du plus fort est la seule loi, où l’accaparement des richesses est le seul but de la vie, où toutes les relations humaines sont cryptées dans l’équation de base de ce système, réduites à des transactions entre argent, pouvoir, sexe et crime, et où il faut devenir dominant·e pour arracher une part, sous peine d’être écrasé·e par ceux et celles qui sont au-dessus de soi.

Les femmes sont les proies toutes désignées pour ce système prédateur. Exploitées dans le travail et la famille, exposées aux violences sexuelles, sexistes, machistes, victimes de viols et de crimes qui resteront impunis (comme dans plus de 98 % des féminicides dénoncés en justice au Mexique, “désert fait de poudre d’os”, comme le rappelle une des protagonistes), en première ligne en ce qui concerne la pauvreté, les injustices, la maltraitance institutionnelle, etc.

Dans Chiennes de garde, on trouve ainsi des filles et des femmes que la violence n’épargne pas. Mais loin d’être condamnées à des rôles secondaires, elles deviennent des héroïnes qui agissent, se rebellent, se vengent et intègrent une certaine dose de violence elles aussi. La reconquête de la puissance passe par une assimilation des codes de la domination. Il y a des filles bêtes et cruelles, des filles intelligentes et machiavéliques, des filles qui boivent et qui couchent avec le premier venu, des criminelles, des tueuses, des chiennes vengeresses.

Ça nous change des belles sacrifiées ou des braves Pénélope qui subissent dans leur coin sans rien pouvoir dire. C’est drôle et méchant. Ça donne la sensation qu’enfin les femmes des classes populaires peuvent accéder à un peu de glamour trash et de reconnaissance. Si ce n’est pas encore le cas dans la vraie vie, que ce le soit au moins dans la littérature.

Chiennes de garde de Dahlia de la Cerda (Éditions du sous-sol), traduit de l’espagnol (Mexique) par Lise Belperron, 240 p., 21,50 . En librairie le 1er mars.





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