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Май
2024

Salman Rushdie : “Pour moi, le sujet de la tentative d’assassinat est désormais clos”

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De passage à Paris pour “Le Couteau”, récit de l’attaque qu’il a subie et de sa reconstruction, Salman Rushdie nous a parlé de sa nouvelle vie, de son refus de nommer son attaquant, et de sa vision du monde.

Il est assis dans un fauteuil dans l’un des salons, chez Gallimard, l’œil barré de noir comme on l’a vu sur les photos depuis près d’un an, une balafre comme recousue à grands points maladroits sur la joue. Vieilli, frêle, comme fragile. À côté de lui, sa femme, la poétesse et romancière Rachel Eliza Griffiths, le nouvel amour dans sa vie, très présente dans Le Couteau, offre un sourire chaleureux. Le Couteau, c’est le texte que Salman Rushdie a écrit après l’attaque violente au couteau (quinze coups) qu’il a subie dans l’état de New York le 12 août 2022 et qui le promettait à une mort certaine.

Il y raconte comment il a vu le tueur se lever du public de la conférence qu’il donnait, se diriger vers lui, monter sur scène, sans réagir, sans même y croire : un assassin anachronique, arrivant très en retard pour accomplir la fatwa lancée par l’ayatollah Khomeiny en 1989. Rushdie a survécu, et il a écrit. Nous sommes donc avec lui pour parler du Couteau, un deuxième texte autobiographique qu’il n’avait pas prévu, lui qui se définit avant tout comme un romancier qui croit davantage aux pouvoirs de l’imagination, de la fable et du conte pour dire le monde (lire son dernier roman, La Cité de la victoire).

Sa première incursion dans l’autobiographie, il l’avait d’ailleurs réalisée pour dire les évènements exceptionnels et atroces auxquels la vie l’avait confronté : Joseph Anton (2012), impressionnant récit de ses années de clandestinité obligées à cause de la fatwa. À cause d’un livre : Les Versets sataniques. Près de quarante ans ont passé et pourtant, on a immédiatement l’impression, nous aussi, d’un anachronisme, d’un retour en arrière, en découvrant l’arsenal policier qui se déploie autour de Salman Rushdie ce jour-là : un car de policiers posté devant Gallimard (qui édite désormais Rushdie après Bourgois et Actes Sud), puis des policiers à chaque étape de notre périple pour le rejoindre. Sa femme s’éclipse, un policier reste.

Vous écrivez, dans Le Couteau, que l’une des victimes de la fatwa lancée contre vous par l’Iran en 1989 a été votre travail, que vos livres n’ont jamais été lus à cause de ça. Vous en souffrez ?

Je suis en effet devenu un sujet, quelque chose qui remplace la littérature. Tout le monde peut avoir son opinion sur moi sans m’avoir jamais rencontré, ni même lu. Les gens qui me haïssent, ils me détestent sans m’avoir lu – les livres n’ont plus aucune importance, et c’est quelque chose de très douloureux. Même les gens qui me défendaient au moment des Versets sataniques, ils ne l’avaient pas lu. Je leur disais “mais lisez-le”, mais rien n’y faisait. Pour parler de ce livre-là comme de mes autres, on parle de sociologie, de politique, de races, mais pas de littérature. Est-ce un mauvais ou un bon livre ? C’est comme si ce n’était plus le propos. Il m’a fallu du temps pour me battre contre ça et faire que les choses commencent à changer. C’est seulement lors de la sortie de mes derniers romans que le sujet de la fatwa semble avoir disparu, en tout cas il n’est plus mentionné dès la première ligne. Hélas, l’attaque au couteau que j’ai subie nous a replongé dix ans en arrière.

Le Couteau ne sera pas vraiment lu ?

Je ne peux pas me plaindre, la réception de mon livre est très bonne. Mais je crains que l’attaque ne revienne sans cesse au premier plan et ne prenne le dessus. 

Quand la fatwa a été lancée contre vous en 1989, par Khomeiny, les réactions en Occident ont été étranges. Certains, même des écrivains, dont John Berger, disaient que c’était de votre faute, que vous l’aviez bien cherché. Êtes-vous toujours en colère contre eux ?

J’ai subi en effet des attaques en Occident, qui disaient que j’avais fait ça exprès. Mais faire quoi ? Provoquer l’Islam. Je répondais que si j’avais voulu insulter quelqu’un, ou une religion, j’aurais pu le faire en une phrase, je n’avais vraiment pas besoin de passer cinq ans de ma vie à écrire 500 pages pour le faire. Je me suis senti personnellement insulté, car nombre d’attaques étaient ad hominem

Pensez-vous que c’est un phénomène très anglais d’attaquer ses écrivain·es ?

C’est arrivé ailleurs aussi en Inde, par exemple. En fait, j’ai été attaqué partout. Il est plus facile de blâmer une personne seule qui a écrit un livre que de blâmer toute une religion. C’est le schéma classique : on blâme la victime. Ce qui est arrivé après cette dernière attaque, c’est l’inverse, et cela me laisse assez confus, perplexe. Soudain, tout le monde m’aime ! Vraiment, vous m’aimez parce que j’ai reçu 15 coups de couteau ? Mais, pour revenir à votre question, c’est peut-être aussi un problème inhérent au fait d’avoir passé une longue vie en littérature : vous acquérez des ennemis, sans trop savoir pourquoi ni comment. Même des ennemis qui ne vous ont pas lu. Tout ce que vous faites devient alors une excuse pour vous attaquer. 

Il y a, à mon sens, un problème littéraire dans Le Couteau. Vous refusez d’y nommer votre attaquant, et vous écrivez un dialogue imaginaire avec lui, sans jamais lui donner la parole. Or, le risque de cette démarche est de nier son humanité, sa trajectoire propre, alors que la littérature est au contraire faite pour nommer les choses et les êtres, chercher à comprendre leur itinéraire, leur redonner leur singularité…

Je ne voulais en effet pas de son nom dans mon livre, car il a eu son moment de célébrité, et à présent, je veux qu’il retourne dans l’ombre. J’ai eu l’idée de ce dialogue imaginaire, car je voulais essayer de mieux le comprendre. Bien sûr, il y avait l’islamisme, son père en était proche, et sa visite à son père dans le village au Liban où il vit, a bien sûr eu un effet sur lui. Mais, c’était juste un garçon ordinaire qui vivait dans le New Jersey, chez sa mère, et passait son temps à jouer aux jeux vidéo. Comment passes-tu de ça, de rien, au meurtre ? Cette question m’intriguait. Il y avait un trou dans la narration. J’ai essayé de combler le trou d’une façon qui me convenait, en utilisant ce que je fais de mieux, ce que je sais faire : imaginer. J’ai alors imaginé pour répondre à cette question. Mais vous savez, parfois, j’exclus des noms de personnes que je ne veux pas voir figurer dans mes livres, je l’ai déjà fait avec Donald Trump.

Quelles questions vous êtes-vous posées avant d’écrire Le Couteau ?

Au début, par exemple, je n’avais pas du tout pensé au dialogue imaginaire. Pendant longtemps, je me suis demandé par quoi je devais commencer. Avant l’attaque ? Longtemps avant, pour montrer une vie heureuse ? Puis, je me suis dit que la seule raison de l’existence de ce livre était l’attaque même, et c’était donc ce qui devait ouvrir le livre.

Le service d’ordre est impressionnant aujourd’hui chez Gallimard. C’est toujours comme ça ?

C’est une décision du gouvernement français, ce n’est évidemment pas mon choix. Mais c’est OK, car en ce moment, la sortie du livre est un moment particulier, très exposé. Dans un proche futur, pour des moments plus privés, je ne crois pas que ce sera nécessaire.

Avez-vous lu Le Lambeau de Philippe Lançon ?

Non, qu’est-ce que c’est ?

Le livre d’un brillant critique littéraire, survivant du massacre de la rédaction de Charlie Hebdo. Il y aborde de longs mois de soins à l’hôpital, sa reconstruction, son retour à la vie, comme vous le faites dans Le Couteau.

En effet, j’en ai entendu parler. C’est traduit en anglais ? Je veux le lire.

Ayant été vous-même très proche de la mort, et ayant perdu il y a deux jours votre ami, l’écrivain Paul Auster, comment regardez-vous votre vie passée ? Au fond, les livres étaient-ils si importants que ça, ou est-ce que ce qui compte le plus, c’est l’amour ?

Ce qui compte, c’est vivre ! Je suis allé voir Paul deux jours avant sa mort, le dimanche, j’ai compris qu’il était proche de la fin. Il était hospitalisé chez lui, dans sa bibliothèque, et il était vraiment épuisé, souffrait de la poitrine, faisant un énorme effort pour nous parler. Nous ne sommes restés que vingt-cinq minutes. Notre ami, Don DeLillo, a été le voir le lendemain, le lundi, et il était dans un état encore pire. Le lendemain, Paul est mort. J’ai dit à Don : “C’est comme s’il avait attendu de nous voir avant de mourir.” Comme écrivains, Paul et Don, sont mes plus proches amis. Au cours des décennies, nous dînions souvent tous les trois, avec nos épouses ou pas. Voir Martin (Amis) mourir, puis Paul mourir, bien sûr que cela me fait penser à la fin. Le mois prochain, j’aurai 77 ans, l’âge où mon propre père est mort. Ce n’est jamais anodin de se retrouver à l’âge où l’un de ses parents est mort. Donc, même s’il ne m’était rien arrivé, je penserais à ma mort. Mais, à cause de l’attaque, je me suis retrouvé à un millimètre de la mort, et cette ombre, ce savoir, ne m’abandonnent jamais. Je me dis : “Ok, maintenant, il y a ça dans ma tête.” Et pour Eliza, ma femme, c’est la même chose. Quand elle a été prévenue de l’attaque, on lui a dit que j’allais mourir, et elle était sûre que c’était mon cadavre qu’elle allait retrouver. Je suis plus vieux qu’elle, donc elle aussi, elle pense à ma mort. Mais ce que l’on a récemment décidé, c’est de commencer à organiser la soirée, dansante bien sûr, de mon centième anniversaire. La seule chose qui nous reste à trouver, c’est qui va faire le DJ ?

Quelqu’un de plus vieux, à l’évidence…

(Rires) Une des choses qui me sont arrivées, c’est d’avoir cette seconde chance dans la vie. Qu’est-ce que vous feriez de ça ? Ma réponse, c’est de vivre au présent, et de vivre le plus richement possible. En fait, il n’y a que ça. Je me réveille tous les matins et je me dis que je suis en vie, et j’en suis très heureux.

Dans Le Couteau, vous nommez Donald Trump, vous vous en prenez aussi à Boris Johnson. En revanche, vous ne mentionnez pas Tony Blair, qui a envoyé des troupes britanniques faire la guerre à l’Irak en mentant à son peuple. Pourquoi ?

Parce que j’ai déjà écrit à son sujet dans Joseph Anton. Quand le gouvernement de Blair est arrivé au pouvoir, ce sont eux – surtout son secrétaire des Affaires étrangères, Robin Cook – qui ont changé ma situation, qui l’ont améliorée, alors qu’avant je devais vivre en clandestinité. Ils ont fait un deal avec l’Iran. Je me suis alors rendu compte qu’il fallait juste que le gouvernement anglais fasse quelque chose pour que ma vie change. J’avais rencontré Margaret Thatcher à plusieurs reprises, et la dernière fois que je l’avais vue, elle m’avait dit qu’il n’y a avait rien à faire d’autre, pour m’aider, que d’attendre que l’Iran change de régime. Alors que le gouvernement Blair a été très actif, et en quelque mois, tout était différent. Des années plus tard, j’étais au théâtre à Londres et je suis tombée sur Chérie et Tony Blair. Elle savait que j’avais écrit Joseph Anton et m’a dit qu’elle était heureuse que je sois gentil au sujet de son mari. À la fin de son mandat, en Angleterre, il était haï.

Il me semble que vos amis, Martin Amis et Christopher Hitchens, avaient apporté leur soutien à Blair envahissant l’Irak… Qu’en aviez-vous pensé à l’époque ?

Je ne souviens pas de Martin soutenant Blair, pas du tout. Mais Hitchens, oui sans doute, il était alors dans sa grande phase de droite, et j’étais en désaccord avec lui. Mais le truc bien avec Christopher, c’est qu’à ce moment, on pouvait être en désaccord violent avec lui, on pouvait même se hurler dessus, il restait ami avec nous. La question qui se pose est toujours la même : quand vous êtes en désaccord avec vos amis, vous arrêtez de les voir ou pas ? J’étais bien sûr contre la guerre en Irak.

Ces interventions ont sérieusement impacté la région ?

Je ne suis pas un expert sur ces questions et ces régions, mais les frontières bizarres qui y ont été créées par les Occidentaux, derniers gestes coloniaux, ont entraîné énormément de conflits. Je suis allé une fois en Iran, à 21 ans, après avoir passé mes examens à Cambridge. Avec un ami, nous sommes partis en voiture, nous avons traversé rapidement l’Europe car tout y était trop cher, et nous sommes entrés en Iran par la frontière turque. Je m’en rappelle comme d’un magnifique pays, avec des gens magnifiques, sophistiqués et cultivés. Le monde est dans un très mauvais état. Surtout à cause de la montée du populisme. Donald Trump n’est pas seul, c’est un phénomène général, regardez le Brexit ! Les Anglais se sont dit que, pour retrouver l’idée d’une grande Angleterre, il fallait se débarrasser de tous ces étrangers. Et David Cameron a eu l’idée idiote de changer les règles de la constitution pour en faire un vote de majorité. Donc 51 % étaient suffisants. C’est d’une telle stupidité ! Et maintenant il revient au gouvernement. À qui le tour ? Boris Johnson la semaine prochaine ? 

Donald Trump dans six mois ?

J’ai la sensation optimiste qu’ils ne gagnera pas, grâce au vote des femmes, qui va être crucial. Et puis peut-être que Stormy Daniels va l’envoyer en prison. Ce serait génial, non ?

Je voulais vous poser une question sur l’attentat du Hamas en Israël et la guerre que mène Israël contre Gaza depuis octobre, mais n’en avez-vous pas assez qu’on vous pose des questions sur la géopolitique ?

En effet, je ne suis pas un spécialiste, je suis romancier (sourire). Sur ce qui se passe à Gaza, je pense donc comme tout le monde : la mort, et le meurtre d’enfants, c’est terrible. Ce serait fou de ne pas penser ça. En même temps, je suis aussi horrifié par le Hamas. Or cette partie de l’histoire, plus personne ne semble en parler. Bien sûr que les étudiants et les gens ont le droit de protester, et bien sûr qu’il ne faut pas envoyer la police contre eux, mais si un état palestinien libre existe, il sera contrôlé par le Hamas. Ce sera un état-clan de l’Iran, il y aurait des talibans, des ayatollahs. Les gens qui protestent aujourd’hui en Occident ne survivraient pas une minute pas là-bas. Ce que je veux dire, c’est : il n’y a pas de réponse idéale.

La révolution la plus importante récemment, c’est #MeToo ?

Je suis en faveur du féminisme et je trouve que ce mouvement a une vraie puissance. Aucun de ces grands mouvements sociaux n’est parfait, et parfois on peut se dire que #MeToo a eu quelques dérives. Mais c’est un mouvement nécessaire.

Vous voudriez continuer à écrire de façon autobiographique ?

Pas du tout. Quand j’ai commencé à écrire, cela ne m’aurait jamais effleuré l’esprit d’écrire sur moi. Mais j’ai hérité de la malédiction d’avoir une vie intéressante. Et je voulais être le premier à dire l’histoire qui m’était arrivée. Je ne voulais pas laisser à quelqu’un d’autre le soin de raconter mes années de ni ma clandestinité forcée ni l’attaque au couteau dont j’avais été la victime. L’avoir fait m’a fait du bien. Je me sens mieux. Non parce que ce serait thérapeutique, ou cathartique. C’est reprendre le pouvoir, le contrôle, plutôt qu’être la personne allongée sur le sol qui subit. 

Vous consacrez de nombreuses pages au bonheur. En même temps vous parlez de “défaite”…

La défaite, c’est d’être à nouveau défini par ce qui m’est arrivé, cette attaque au couteau. J’ai passé ma vie à œuvrer pour ne pas être défini par la fatwa de l’Iran, pour ne pas être cette personne qui est attaquée, pour être l’auteur de mes livres. Or, si vous citez mon nom, tout le monde pense “fatwa”, pas Les Enfants de minuit.

Savez-vous ce que vous écrirez après Le Couteau ?

Non. Juste après avoir fini l’écriture du Couteau, j’ai écrit une fiction d’un format bizarre, 50 pages. Je ne sais pas si je dois la couper et en faire une nouvelle, ou l’allonger et en faire un roman. Parfois, l’écriture arrive immédiatement ; et parfois cela prend plus de temps. Mais, un livre finit toujours par prendre forme. Et même si je ne suis pas en train d’écrire un livre, je m’assois à ma table de travail tous les jours et je joue avec des idées, des phrases, en attendant que cela surgisse. Et puis cela surgit toujours. Il faut travailler tous les jours pour qu’un livre arrive.

Un dernier mot ?

Le Couteau a été un livre très difficile à écrire, surtout le début, puis en avançant cela est devenu plus facile. Et à la fin, je me suis dit : “Ok, c’est fait ! Pour moi, le sujet est désormais clos.”

Salman Rushdie : Le Couteau. Réflexions suite à une tentative d’assassinat (Gallimard). Traduction de l’anglais par Gérard Meudal. 23 euros. En librairie.





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