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2024

Puces électroniques : ASML, l’histoire d’un géant européen longtemps resté dans l’ombre

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Puces électroniques : ASML, l’histoire d’un géant européen longtemps resté dans l’ombre

La success-story d’ASML constitue, en soi, un excellent récit. Dans Focus : The ASML way (Editions Balans, avril 2024, en anglais), Marc Hijink, journaliste au quotidien néerlandais NRC, raconte comment cette entreprise partie avec trois fois rien il y a 40 ans, depuis Veldhoven, dans la discrète banlieue d’Eindhoven aux Pays-Bas, s’est forgée "un rôle clef dans une industrie qui pèse aujourd’hui plus de 600 milliards de dollars par an". L’industrie des puces électroniques, à la fois les cerveaux et systèmes nerveux de nos smartphones, téléviseurs, voitures, satellites, scanners médicaux… Demain, de nos intelligences artificielles (IA).

Le dernier produit d’ASML résume d’ailleurs à lui seul toute la puissance acquise par la firme. Celle que Marc Hijink nous décrit comme la "machine la plus complexe sur Terre", est longue comme un autobus, s’étire sur trois mètres de haut et presque quatre mètres de large de tuyauteries, de conduits, de câbles et autres lasers. Cette "imprimante géante" n’est pas seulement indispensable à la gravure des semi-conducteurs sur des plaquettes de silicium - la base des puces électroniques. Elle est aussi la seule à pouvoir opérer ce délicat processus de manière si fine, grâce à la technologie de lithographie par ondes lumineuses EUV (extrême ultraviolet), agissant avec une précision de l’ordre du nanomètre (millième de millimètre). Le diamètre d’un atome d’hydrogène, décuplant les performances desdites puces.

"En quatre décennies, très peu de choses ont changé dans la manière de faire d’ASML. Les machines sont juste devenues de plus en plus grandes - ce qui peut paraître fou - à mesure que les puces, elles, rapetissaient", confie Hijink à L’Express. Si bien que ces mastodontes ne se transportent plus désormais qu’avec une immense précaution via une demi-douzaine de gros-porteurs type 747. Leur tarif, avoisinant les 400 millions d’euros, est lui-même comparable à un Airbus dernière génération. Les besoins croissants en puces, aujourd’hui pour l’IA et toute son infrastructure, ont offert des perspectives radieuses à ASML, qui écoule facilement ses instruments auprès des fondeurs Intel, Samsung et TSMC. Un peu comme si, à Veldhoven, dans la région du Brabant, les tulipes fleurissaient toute l’année.

Un jour, la concurrence

Mais ce joli tableau s’est soudainement noirci. Dans Focus, Marc Hijink s’attarde ainsi sur les deux bouleversements concomitants du Covid-19 et de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. Un moment où "toute l’attention du monde s’est soudainement concentrée [Focus, en anglais] sur ASML", indique Marc Hijink. Les Américains ont très vite compris l’importance de la compagnie hollandaise dans la chaîne de valeur des semi-conducteurs. En faisant un domino central de leur stratégie visant à priver l’Empire du Milieu de ces puces, et par extension, de nouvelles technologies. La pression des Etats-Unis sur ASML s’est matérialisée en une interdiction de ventes de ses meilleures machines à la Chine. Se profile peut-être demain une interdiction de maintenance sur toutes les autres déjà sur place. Un bouleversement majeur, alors que le pays asiatique demeure, de très loin, son premier marché.

Les pertes commerciales sont un motif de préoccupation à court terme. Cela représente 10 à 15 % de ventes en moins, dans ses produits de moyenne gamme (machines dites DUV). L’élan actuel autour des puces en IA rassure toutefois l’entreprise, qui continue de croître. Le vrai problème se situe plutôt à long terme. L’avance technologique de ASML est à ce jour de l’ordre de "10 à 15 ans". Mais plus l’emprise des Etats-Unis sur son rival augmente, plus cette estimation tend à fondre. "La Chine doit maintenant chercher des alternatives pour sa production, explique Marc Hijink. Elle dispose déjà d’une entreprise de constructions de machines lithographiques, Shanghai Micro Electronics Equipment (SMEE). Elle pourrait ainsi opter plus souvent pour leurs machines qui sont peut-être moins bonnes que celles d’ASML. Puis être obligée d’investir pour les améliorer, avec en conséquence des nouvelles générations de machines plus performantes. Et ainsi de suite… C’est un danger que ASML perçoit très clairement." La Chine rend, en outre, les coups qu’elle reçoit. Elle se renseigne. Bidouille. Avance. Récemment, la sortie d’une puce de 7nm de fonderies locales, au bénéfice d’un smartphone de marque Huawei, a mis le monde occidental en émoi. "Ce qui peut être fait au Brabant peut également être réalisé depuis Pékin", observent avec lucidité les dirigeants d’ASML à propos de leurs instruments.

"Martin van den Brink pouvait être très direct et brutal, parfois impoli"

Alors, il faut innover. Rendre la compétition plus difficile. Retourner au point de départ. ASML porte avec son client taïwanais TSMC, le producteur de puces le plus avancé au monde, les lois de Moore à bout de bras. Sommairement, celles-ci énoncent que la densité des semi-conducteurs présents sur une puce double environ tous les deux ans. La finesse de gravure d’ASML lui a longtemps permis de les aligner les unes aux autres, de manière "horizontale". Le principe formulé par Moore dans les années 60 est dorénavant de plus en plus difficile à suivre. Le nouveau pari d’ASML consiste donc à la relancer, grâce cette fois à des avancées "verticales". "Il semble possible d’entasser plus de semi-conducteurs sur la même surface", note Marc Hijink. Un peu comme si "les puces ne comportaient à ce jour qu’un ou deux étages, et qu’on voulait leur donner plus de hauteur". En faire des gratte-ciels microscopiques.

Ce colossal défi technologique va toutefois devoir s’accomplir sans son duo de dirigeants phare : Martin van den Brink et Peter Wennink. C’est l’autre tournant de l’histoire d’ASML. Les deux comparses, à la tête de l’entreprise depuis 2013, sont partis à la retraite mercredi 24 avril. Le second va notamment s’occuper d’un vignoble qu’il a acquis en France. Focus s’attarde beaucoup sur leur parcours. Van den Brink, en particulier, était là depuis les débuts d’ASML. Il incarne la "conscience" technique de la société. Son ADN : "un esprit start-up dans une multinationale". Sa caution "locale", aussi, alors que ASML se déploie partout en Europe et dans le monde. "La culture organisationnelle d’ASML est basée sur la remise en question permanente, même au sein de la hiérarchie. Et je pense que c’est quelque chose de très hollandais", distingue Marc Hijink. La rudesse d’un environnement sans pitié, où l’erreur n’est pas permise. Van den Brink est décrit par Hijink comme un personnage "direct et brutal, parfois impoli". Mais ses prises de risques, notamment pour pousser l’entreprise vers la technologie de lithographie EUV, sont unanimement saluées dans le secteur. Lui conférant même un statut de légende, à la "Morris Chang", le père de TSMC. Wennink emporte avec lui la réputation d’un gestionnaire habile, bien plus diplomate. Dans le duo, le rôle du bon flic.

Un Français aux manettes

Christophe Fouquet, 50 ans, les remplace. Seul. "Je pense que son principal défi sera de maintenir la culture, l’état d’esprit", estime Marc Hijink. Le profil du Français, présent chez ASML depuis 2008, suscite de la confiance. "Il a une solide formation technique, connaît les clients les plus importants tout comme la culture locale. Il est marié à une Néerlandaise, vit dans le coin…", pointe Hijink. A priori, ASML ne devrait pas changer de cap sous son leadership. Son mandat commence bien. Le gouvernement néerlandais vient de lui accorder 2,5 milliards d’euros pour le développement de la compagnie. L’Etat avait mis sur pied un véritable projet, "Beethoven", afin de garder son trésor près de lui.

Parce que, mis sous tension par le contexte géopolitique, ASML a récemment évoqué un départ des Pays-Bas. "Les dirigeants suggéraient, en quelque sorte qu’ils pourraient croître plus rapidement à l’étranger qu’aux Pays-Bas, ce qui est vrai. Mais en vérité, ASML veut garder ses cerveaux aux Pays-Bas et rester proche de ses fournisseurs, dont beaucoup se trouvent à proximité. La dimension physique est primordiale pour cette industrie, afin de résoudre les problèmes ensemble", poursuit Marc Hijink. Après 40 ans d’histoire, Veldhoven demeure le centre névralgique d’ASML. Et du secteur des semi-conducteurs européens.

Cette fausse alerte a du reste été une manière de garder les Pays-Bas et plus largement l’Europe, "focus". Concentrée. ASML a toujours vécu dans l’ombre. "Les Néerlandais n’avaient pas une grande connaissance de l’industrie. C’est plutôt une économie de service qui domine sur place. Moi-même, j’ai longtemps perçu ASML comme une boîte un peu obscure, lancée dans des projets compliqués en rapport avec l’informatique…" Sa notoriété n’était pas plus flamboyante en Europe. Un récent portrait de Thierry Breton, par le quotidien Libération, s’amusait de la "découverte" tardive de la pépite néerlandaise par le médiatique Commissaire européen. ASML disposait pourtant d’une des plus grandes valorisations boursières du continent, de centaines de sous-traitants notamment en Allemagne ainsi qu’en France, et emploie à ce moment déjà plus de 40 000 personnes dans 16 pays différents. Qui savait, au fond, que son dernier iPhone ne serait probablement pas aussi vif sans les prouesses d’une entreprise européenne ? La prise de conscience de l’exécutif européen de ce géant caché a alors conduit à l’élaboration d’une vraie politique, le "Chips Act", dotée d’un fonds d’investissement de plus de 40 milliards de dollars, bénéficiant à tout l’écosystème sur le continent. Et la lumière fut. "Aujourd’hui, remarque Marc Hijink, plus personne en Europe ne peut ignorer l’importance d’ASML."





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