Gaza : Blinken en Arabie saoudite pour promouvoir une trêve
Le mouvement islamiste palestinien Hamas doit donner, lundi 29 avril, sa réponse à une proposition de trêve dans la guerre avec Israël à Gaza, assiégé et menacé de famine, associée à une libération d’otages. Pendant ce temps, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken est arrivé lundi en Arabie saoudite, où se tient une réunion spéciale du Forum économique mondial (WEF) au sujet du conflit.
Les infos à retenir
⇒ Le Hamas donne sa réponse sur une trêve à Gaza
⇒ Blinken en tournée au Moyen-Orient
⇒ Aide humanitaire : la "jetée" ne suffit pas
Le Hamas donne sa réponse sur une trêve à Gaza
Une réunion tripartite doit avoir lieu au Caire entre l’Egypte, le Qatar et le Hamas dont la délégation sera conduite par Khalil al-Hayya, membre de la branche politique du mouvement pour la bande de Gaza et très impliqué dans les négociations, a indiqué à l’AFP un haut responsable du Hamas sous couvert d’anonymat. "L’atmosphère est positive, sauf nouveaux obstacles posés par Israël", a indiqué à l’AFP un responsable du mouvement islamiste qui a requis l’anonymat. "Aucun problème majeur n’est soulevé dans les observations et demandes que soumettra le Hamas au sujet du contenu de la proposition" lors de cette réunion, a-t-il ajouté.
Il s’agit d’une proposition élaborée par l’Egypte et amendée par Israël. Elle avait été présentée en réponse au Hamas qui, mi-avril, insistait sur un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza, une hypothèse qu’Israël refuse d’envisager. Les détails de la proposition israélienne n’ont pas filtré mais d’après le site d’information américain Axios, qui cite des responsables israéliens, elle inclut la volonté de discuter de "l’établissement d’un calme durable" à Gaza.
Blinken entame en Arabie saoudite une tournée au Moyen-Orient
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken est arrivé lundi en Arabie saoudite, où se tient une réunion spéciale du Forum économique mondial (WEF) au sujet du conflit, première étape d’une tournée au Moyen-Orient destinée à promouvoir une trêve entre Israël et le Hamas et l’entrée de plus d’aide humanitaire dans la bande de Gaza.
Antony Blinken, qui se rendra ensuite en Jordanie et en Israël, rencontrera à Ryad plusieurs de ses homologues des pays du Golfe et d’Europe afin de discuter des plans de reconstruction de la bande de Gaza après la guerre, a indiqué un responsable du département d’Etat.
Dimanche, lors de ce sommet de deux jours rassemblant de hauts dirigeants arabes et occidentaux à Ryad, le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Fayçal ben Farhane, a affirmé que "la situation à Gaza est manifestement une catastrophe à tous points de vue, humanitaire, mais aussi un échec total du système politique existant à faire face à la crise".
Le président de l’Autorité palestinienne veut empêcher le "désastre"
Invité à l’événement, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a appelé Washington à empêcher l’offensive terrestre qu’Israël affirme préparer contre la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, déjà régulièrement bombardée, et où s’entassent un million et demi de Palestiniens, principalement des déplacés.
"L’Amérique est le seul pays capable d’empêcher Israël de commettre ce crime", a déclaré Mahmoud Abbas, selon lequel une telle opération, annoncée par les responsables israéliens, serait "le plus grand désastre de l’histoire du peuple palestinien".
Le gouvernement israélien ouvre la porte
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz a affirmé, samedi à la chaîne israélienne N12, "que s’il y a un accord (de trêve), nous suspendrons l’opération à Rafah". "La libération des otages est une priorité fondamentale pour nous", a-t-il ajouté. "S’il y a une possibilité de conclure un accord, nous le ferons", a-t-il ajouté.
Dans la nuit de dimanche à lundi, trois frappes israéliennes à Rafah ont tué 16 personnes, ont indiqué des sources hospitalières à l’AFP. Deux autres frappes ont fait sept morts à Gaza-ville (centre), d’après l’agence de presse officielle palestinienne Wafa. L’armée israélienne a indiqué dimanche avoir frappé "des dizaines de cibles terroristes" dans le centre de Gaza. Et tout au long de la journée de samedi, la marine israélienne a visé des cibles du Hamas et fourni un appui aux troupes déployées dans le centre du territoire, a indiqué l’armée dimanche.
Aide humanitaire : la "jetée" ne suffit pas
Outre les destructions et le lourd bilan humain, la guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire palestinien où vivent 2,4 millions de personnes. Strictement contrôlée par Israël, l’aide humanitaire entre au compte-gouttes. Face aux retards et blocages d’Israël concernant la livraison par voie terrestre d’aide humanitaire à Gaza, le président des Etats-Unis Joe Biden avait annoncé début mars la construction d’un port artificiel.
La jetée en construction à Gaza devrait permettre d’ici "deux à trois semaines" d’acheminer davantage d’aide mais "rien ne peut remplacer les routes terrestres et les camions qui entrent" à Gaza, a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain John Kirby dimanche.
Lors d’un échange téléphonique dimanche, Joe Biden et Benyamin Netanyahou ont, dans ce domaine, "discuté d’une augmentation de l’acheminement de l’aide humanitaire" à Gaza, "notamment via des préparatifs pour l’ouverture cette semaine de nouveaux points de passage dans le nord" du territoire côtier, selon un communiqué de la Maison Blanche. Joe Biden a insisté "sur la nécessité de progrès durables et amplifiés en totale coordination avec les organisations humanitaires".